1395  à M. Tourniquet

Voyage de retour. Arrivée à la communauté. Accueil filial.

Chaville, 22 avril 1869

            Mon bien bon ami et fils en N.S.,

            Je vous écris un mot, comme je l'avais promis, pour vous informer de notre arrivée, hier 7h. matin; notre voyage de Marseille à Paris s'est passé sans trop de fatigues et en bonnes conditions; je crois qu'en définitive le moyen le meilleur, le plus économique et peut-être le moins gênant est d'aller ainsi d'une seule traite par train direct. Si la mer eût été moins rude, tout eût été bien; mais comme notre f. Emile [Beauvais] vous l'a dit, elle nous a fort maltraités; nous sommes néanmoins sains et saufs, un peu fatigués, mais sans atteinte jusqu'ici à la santé.

            Nos ff. nous ont accueillis avec une cordialité bien aimable, à l'embarcadère, à Nazareth, et nous ont suivis pour la plupart jusqu'à Chaville, où a recommencé l'affectueuse réception; le Bon Seigneur, cela va sans dire, a daigné se prêter à la fête et c'est surtout à ses pieds que la famille s'est réjouie.

            J'écris un mot à notre f. Emile; il m'a assisté, ainsi que notre jeune postulant Miotte, avec une bonne volonté et une activité qui nous ont été bien utiles.

            Tous nos ff. ont été heureux d'avoir de vos nouvelles fraîches et détaillées; ils vous envoient à tous leurs affections fraternelles.

            Veillez bien à l'envoi des lettres; je me suis assuré qu'elles ne parviennent pas exactement, une entre autres que j'avais écrite à M. Faÿ, longue et contenant tous les faits les plus intéressants de notre séjour à Rome, n'est pas arrivée; j'ai aussi la certitude que plusieurs écrites par moi à vous ou à nos ff. de Rome n'ont pas été reçues.

            Adieu, mon bien cher ami et fils; je vous écrirai plus au long, je tiendrai compte des notes que vous avez remises au jeune Miotte. Je vous embrasse tendrement ainsi que nos frères, je suis heureux d'avoir passé quelques jours au milieu de vous; j'ai été touché de vos soins affectueux, ils auraient accru, s'il était possible, mon tendre dévouement pour vous tous.

            Votre ami et Père en N.S.

                                                                                             Le Prevost

            Mille bons souvenirs à tant de personnes qui se sont montrées si bienveillantes pour nous, amitiés aussi à M. Vrignault.