Frais de scolarité des frères séminaristes.
Chaville,
10 mai 1869
Mon bien cher ami et fils en N.S.,
Je reçois le compte que vous m'avez transmis des recettes et
dépenses concernant nos jeunes Séminaristes jusqu'au présent mois.
Il se solde par 74f.40
dont je vous suis redevable.
Je vous envoie, pour y pourvoir, sous ce pli, 100f. Je vous remercie de la
parfaite régularité que vous mettez dans cette petite gestion et de l'économie
que vous y apportez; les 24f.60
restant disponibles peuvent être appliqués au blanchissage; je n'ajoute rien
pour les mêmes dépenses de nos ff. Séminaristes, vous priant de leur avancer
jusqu'à prochain compte ce qui leur serait nécessaire. Avertissez-moi, je vous
prie, dès que j'aurai un nouveau paiement à faire au séminaire.
Je reçois aujourd'hui de Rome un télégramme, par lequel M. de Varax m'annonce
que l'approbation au degré désirable nous est accordée dans les termes les plus
favorables; elle comporte implicitement l'approbation définitive dans les
délais d'usage. Nous avons donc tout ce que nous souhaitions, et plus peut-être
que nos mérites ne pouvaient nous faire espérer.
J'écris ici un mot à notre Vénéré Seigneur d'Angers pour l'en informer. Je
crois qu'il conviendra d'ajouter à votre prochain Salut un Magnificat, à
moins que vous ne demandiez, mieux encore, à Mgr un Salut spécial
d'actions de grâces. La faveur est assez signalée pour demander une vive
reconnaissance de notre part. Continuez à m'envoyer vos lettres à Chaville,
elles m'arrivent plus sûrement.
Votre tout affectionné ami et Père en N.S.
Le Prevost
P. S. Je crois que, si on pouvait faire nettement la part du Maître de
Chapelle, de telle sorte que les conflits fussent évités, il serait mieux que
M. Moutier ne prît pas cet emploi; il n'est pas sûr que nous ayons toujours un
musicien pour le remplir; on peut craindre aussi que, jeune et ardent, M.
Moutier n'abonde trop de ce côté et se passionne plus que de raison pour la
musique, et aussi ne puisse plus guère vous aider dans les autres services
qu'il négligera forcément. Pesez ces observations et agissez après y avoir
pensé devant Dieu. Ces mêmes objections avaient, dès qu'il avait été question
primitivement de confier ces fonctions à M. Moutier, préoccupé le Conseil.
Ayez soin, je vous prie, de mettre une enveloppe à la lettre pour Mgr.
Informez les jeunes séminaristes de la bonne nouvelle venue de Rome. Dites bien
à M. Boiry que nous prions pour que sa santé, comme nous l'espérons, se remette
bientôt.
J'apprendrai avec joie que le mieux éprouvé par votre chère sœur se soutient et
se confirme définitivement; ce ne serait alors qu'une fatigue accidentelle.
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