Observations sur un projet de règlement de l'œuvre d'Angers.
Vaugirard, 25
juin 1869
Mon bien cher ami et fils en N.S.,
Je vous renvoie ci-joint votre projet de règlement pour la section des membres
les plus âgés de votre Patronage. Je l'ai lu attentivement et je l'ai revu
encore avec M. Maignen; nous y avons fait de concert quelques notes, au crayon
seulement, pour que vous puissiez les effacer. Plusieurs de ces notes me
semblent assez importantes. Celle qui regarde le dépôt de la caisse ou trésor
pourrait choquer vos jeunes gens; peut-être serait-il bien de prier un des
membres de la
Commission Supérieure du Patronage de prendre provisoirement,
et en transition, la fonction de Trésorier qui, en définitive, reviendrait à
l'un de vos frères; nous avons vu qu'inévitablement le dépôt de l'argent était
une pierre d'achoppement pour ceux à qui il échoit; on pourra, du premier coup,
trouver un homme d'élite offrant toute garantie, le second, après lui, ne sera
pas assez fort pour la tâche.
Je crains aussi que vos grands jeunes gens, constitués en œuvre spéciale et
propre, négligent les autres sections et ne vous secondent plus; si leur aide
vous est utile, peut-être vous fera-t-il défaut. Enfin, ou ces jeunes gens se
constitueront presque en dehors de vous, ou, si vous êtes obligé de diriger et
de suivre leurs mouvements, ce vous sera un fardeau de plus.
Peut-être toutes ces craintes sont exagérées; M. Maignen les partage un peu avec moi.
Adieu, mon bien cher ami et fils en N.S., nous nous réjouissons à la pensée que
vous vous réunirez bientôt à nous pour un peu de temps; j'espère qu'en votre
absence M. Gauffriau sera prudent. Assurez nos ff. de notre cordiale affection.
Nous laisserons M. Cauroy suivre ses cours jusqu'au bout; il est faible, sans
doute, en ses études, mais son sens est droit; il a l'esprit peu prompt, nous
ne désespérons pas toutefois de son avenir.
Notre première communion hier s'est heureusement accomplie; nous en rendons
grâces à Dieu et à Marie.
Votre affectionné ami et Père en
N.S.
Le Prevost
|