Départ du père Lantiez pour un séjour de six semaines à
Rome. Appel du père de Varax à Rome.
Vaugirard,
jeudi 21 octobre 1869
Mon bien cher ami et fils en N.S.,
M. Lantiez est parti cet après-midi pour son grand voyage; il emmène avec lui
le jeune f. Pappaz qui va aider M. Emile [Beauvais] au Cercle des Zouaves.
Comme vous l'avez bien compris, cette absence de deux mois, six semaines au
moins, va nous créer, dans les premiers moments surtout, quelques difficultés;
il importe, pour le dedans comme pour le dehors, que rien ne semble fléchir et
déchoir, car les âmes ne sont pas toutes fortes à l'intérieur, et, à
l'extérieur, la critique et le blâme arrivent vite. Je pense, conséquemment,
que nous aurons besoin, au centre de la famille, d'un peu d'appui. M. d'Arbois,
plus isolé et moins entouré que vous, pouvant difficilement se déplacer
présentement, il semble qu'il sera mieux que vous veniez nous prêter aide.
Peut-être serait-il bien, avant tout, que nous pussions concerter avec vous ce
qui serait à faire pour nous fortifier un peu ici, sans trop démunir Amiens qui
demande aussi des ménagements. Je désirerais donc que vous puissiez, lundi 25,
faire une apparition ici à cet effet. Je serai ce jour-là à Nazareth; vous m'y
trouverez. Si vous désiriez me voir plutôt avant qu'après la Conférence
ecclésiastique, il faudrait m'avertir par un mot qui me dirait l'heure à
laquelle vous seriez rendu à Nazareth, afin que j'y sois moi-même.
Communiquez cette lettre à M. Caille, c'est pour vous ensemble que je l'écris.
Je crois qu'il vaut mieux ne rien dire aux ff. pour éviter les entretiens
inutiles.
Adieu, mon bien cher ami et fils en N.S., ayons grande confiance et prions avec
foi; Dieu tirera quelque grand bien des quelques difficultés de nos travaux si
nous nous appuyons beaucoup sur Lui, comptant sur sa paternelle et
miséricordieuse bonté.
Votre dévoué ami et Père en N.S.
Le Prevost ptre
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