Communion fréquente dans un patronage. Nécessité d'un
prêtre de l'Institut à Rome.
Chaville,
30 novembre 1869
Mon cher ami et fils en N.S.,
Je n'ai point répondu jusqu'ici à la question que vous m'aviez posée
relativement à l'aumônerie du patronage des enfants des fabriques; je désirais
(sans particularité et sans personnalité) prendre l'avis de notre Conférence du
lundi. Unanimement, nos ff. ecclésiastiques ont répondu qu'on ne pouvait que
donner des avis à l'aumônier concernant la communion plus ou moins fréquente;
que le suivre dans l'application de ces avis semblait chose impraticable et
peut-être inadmissible. Qu'en cas de doute sur la prudence de l'aumônier, confier
à un autre la confession, et conséquemment la direction pour les communions,
serait assurément le meilleur et le plus sûr parti. En l'espèce, ne
pourrait-on, sous prétexte d'attirer la bienveillance des Conférences et des
bienfaiteurs en choisissant un prêtre qui leur fût particulièrement agréable,
introduire un ecclésiastique étranger pour la confession et même pour la
plupart des instructions? Cet arrangement me semblerait ici bien désirable;
voyez si la chose est possible; dites, si vous le croyez utile, que j'ai
conseillé ce moyen comme très propre à attacher, soit les Conférences, soit la
paroisse, etc...
Je n'ai pas de nouvelles fraîches de Rome; les incidents dernièrement survenus,
tracasseries des aumôniers, défaut d'appui moral de la part des représentants
du Comité, ont fait à nos ff. une position difficile et mettent pour nous en
doute la possibilité de les laisser là sans l'appui habituel d'un f.
ecclésiastique qui les soutienne spirituellement et extérieurement; mais poser
ainsi un ecclésiastique est un autre embarras; il serait bien peu occupé, il
laisserait en France quelqu'un de nos Etablissements ou œuvres en souffrance,
il faudrait probablement l'entretenir à nos frais; autant de points de solution
malaisée. Tant que M. Lantiez est absent, impossible de déplacer personne pour
soutenir la Congrégation
en son centre trop dégarni. Priez avec nous pour que Dieu daigne nous éclairer
et nous assister.
Adieu, mon bien bon ami et fils en N.S., assurez nos ff. de ma tendre affection
et soyez-en vous-même bien assuré.
Votre ami et Père en N.S.
Le Prevost
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