tragique
accident mortel du jeune novice François Marlin. Nouvelles des frères.
Nazareth, 18
janvier 1870
Mon
bien bon ami et fils en N.S.,
Un mot de M. de Lauriston vous a appris le douloureux accident qui prive notre
noviciat d'un de ses membres de la meilleure espérance, le jeune Marlin, blessé
mortellement au chemin de fer jeudi dernier, en revenant de Vaugirard à
Chaville. Vous aurez offert, je le pense, le St Sacrifice deux fois
au moins pour lui, ainsi que M. Gauffriau, et nos ff. auront prié avec vous
pour ce pauvre enfant, objet pour nous de regrets qui nous sont tout
personnels, puisqu'il avait été confessé et communié le matin et qu'il priait
au moment où la mort l'a frappé, comme le témoigne son chapelet qu'on a trouvé
à son bras. Nous restons péniblement impressionnés par cette épreuve si
saisissante.
M. de Varax n'arrivera ici qu'au commencement de la semaine prochaine; quand je
l'aurai vu ici durant quelque temps, je pourrai mieux juger de ce que nous
serons à même de faire pour les mutations proposées; je pense comme vous sur le
malaise des situations incertaines.
Vous ne m'avez point dit ce que je dois au séminaire d'Angers pour M. Boiry, ni
les avances que vous auriez faites pour lui; je vous prie de m'en informer dans
votre prochaine lettre.
M. Boucault verrait avec plaisir que vous vous informiez près de la famille
dont vous nous avez parlé, et qui a deux jeunes filles à marier, si elle
consentirait à en donner une pour un mari résidant à Paris; nous le mettons
définitivement en possession de notre fabrication de bronzes d'église.
Je vous quitte ici, obligé de faire (quoique ne marchant presque plus) quelques
courses en omnibus ou autrement; assurez tous nos ff. de mes bien affectueux
sentiments et croyez vous-même à mon absolu dévouement en N.S.
Votre ami et Père
Le Prevost
|