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Jean-Léon Le Prevost
Lettres

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  • Lettres 1401 - 1500 (1869 - 1870)
    • 1498  à M. Tourniquet
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1498  à M. Tourniquet

Vie de la communauté romaine. La vocation de M. Manque soumise à rude épreuve.

 

Chaville, 2 février 1870

Purification

            Mon bien cher enfant en N.S.,

            Je réponds brièvement à votre lettre du 27 janvier.

            Nous partageons vos regrets de la mort du Colonel d'Argy; nous sommes heureux que sa mort ait été si chrétienne. Qui lui succédera? Prions pour que le choix soit bon.

            Je viens de recommander de nouveau toutes vos commissions à M. Bérard, qui les fait sous la direction de M. Gallais; je les verrai demain, je leur en parlerai encore. Pour l'atelier de Vaugirard, je vous ferai répondre aussi. Les achats sont faits pour vos commissions, je saurai par M. Bérard s'ils ont été remis au Comité.

            Vos charges sont telles qu'il me semble peu prudent d'y ajouter encore la caisse du recrutement; les erreurs en comptabilité sont presque inévitables quand on est trop occupé.

            Je n'ai pas refusé à M. Lhermitte, que je sais très bienveillant pour vous, la permission de vous faire son représentant à l'exposition romaine; j'espère qu'il n'en résultera pas beaucoup de dérangement pour vous.

            M. l'abbé Choyer, qui a envoyé un grand groupe représentant les adieux de St Pierre et de St Paul au moment où on les sépare pour aller au martyre, part pour Rome. Vous le verrez sans doute.

            Pour le corps du petit martyr, à qui doit être adressée la demande? On me dit que les formalités, quand cette faveur est accordée, entraînent d'assez grands frais; en quoi consistent-ils et quelle en est l'importance? Je ne puis faire la demande avant d'avoir ces renseignements. Dites bien à Mgr Termoz que, s'il y a eu de notre part quelque retard à lui répondre concernant l'achat demandé par lui, il vient uniquement du transfert à Amiens de M. Lantiez qui n'a pu immédiatement s'occuper de cette affaire. Je vous serai obligé de me dire quelle relique, et de quel saint (si on le sait), est enfermée dans la boîte scellée des armes du Cardinal Bonaparte; j'attends, pour la présenter à l'Archevêché, ces renseignements. Peut-être quelques mots du r.p. Cheri seraient bien pour donner valeur à cet envoi près de l'Archevêché.

Notre brave Manque a gagné ici, dès l'abord, le cœur de tous, mais je ne sais s'il nous sera donné de l'avoir parmi nous, immédiatement du moins. Son père ayant été atteint de paralysie au moment de son entrée chez nous, tous ses frères (il en a 6, beaux et grands comme lui, et 3 belles-sœurs, épouses de trois de ses frères) se sont ligués pour le faire revenir, assurant que son père était tombé malade de chagrin et qu'il le réclamait à grands cris. Manque a répondu doucement, mais fermement, que, si bien entouré, son père évidemment n'avait pas besoin de ses soins, et il a demandé instamment qu'on lui laissât suivre sa vocation. Alors, nouvelle lettre plus pressante, signée de tous les membres de la famille, appuyée d'une lettre non moins instante du Curé qui atteste que sa présence est nécessaire pour le repos et le rétablissement de son père. Il a céder, il est parti lundi dernier, fort triste et promettant de revenir. Il pourra difficilement le faire, nous le craignons, si son père vit et surtout s'il se rétablit imparfaitement. De tous les membres de la famille, c'était lui qui restait le plus ordinairement à la maison; quand les autres allaient, le soir ou les dimanches, aux divertissements, c'était Michel qui restait toujours avec le père; celui-ci ne l'a pas oublié, c'est pour cela qu'il gémit et pleure et le veut, quoi qu'on dise. Le bon Seigneur, qui sait les droites et saintes intentions du brave Michel, arrangera les choses en sa sagesse; prions pour      Frère Michel Manque

ce digne garçon.                                                                                                                      

Nous allons ici comme de coutume. M. de Varax est avec nous pour une quinzaine de jours, se préparant à se rendre à Angers, où il va remplacer M. d'Arbois qui viendra à Vaugirard. M. Baumert, quoique jeune, est posé à Grenelle; il vient chaque semaine avec ses frères faire son Conseil près de moi.

            Nous pensons souvent à vous; nos ff. demandent constamment de vos nouvelles et prient pour vous. Vous pouvez donc compter tous que votre éloignement ne diminue en rien la cordiale affection que chacun vous garde en N.S.

            Soyez aussi bien unis à nous par la prière et par une vraie charité; soyez aussi bien unis entre vous, patients, sachant vous supporter, évitant ce qui peut vous contrarier les uns les autres et faisant tout pour vous assister réciproquement. A cette condition, Dieu vous assistera dans vos travaux et dans vos difficultés et tirera de vos œuvres de grands fruits pour sa gloire.

            Votre dévoué ami et Père

                                                                                             Le Prevost

P. S.   Je remercie M. Jouin de sa lettre, je lui écrirai dès que je le pourrai.

 

 




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