MLP. confie à M. Halluin le projet d'une bienfaitrice
désireuse de fonder une colonie agricole.
Chaville, 3 février 1870
Cher Monsieur l'abbé,
ou mieux, Mon Révérend Père431,
Une bonne œuvre, en projet, me donne l'occasion de me rappeler à votre
souvenir.
Une dame de notre connaissance, Mme de Nonjon, rue de Bourgogne, 52,
Paris, dont vous avez, je crois, entendu parler quelquefois, ayant, près de St-Omer,
un domaine assez considérable [Clairmarais], aurait le désir d'en consacrer une
partie à la fondation d'une colonie agricole et nous a proposé de nous charger
de cette création.
N'ayant pas de sujets qui y soient propres, et déjà trop chargés de travaux,
nous n'avons pu accepter la proposition. Toutefois, nous avons cru rendre
service à Mme de Nonjon en lui faisant connaître votre établissement
d'Arras et en lui suggérant la pensée que la Congrégation à
laquelle vous vous êtes associé pourrait trouver avantage à se charger de cette
bonne œuvre, soit à raison de la proximité, soit comme complément de votre
maison d'Arras.
Dans cette vue, Mme de Nonjon vous écrit une lettre que je joins à
la présente, avec une autre qu'elle m'avait adressée et qui contient divers
renseignements; elle les complétera par plus de détails si son offre vous
paraît mériter examen.
Mme de Nonjon a une assez grande fortune; elle en dispose en partie
pour de bonnes œuvres; elle a un peu de bizarrerie dans l'esprit, mais elle
rachète ce défaut par beaucoup de générosité et de bonté. Je suis persuadé que,
si l'établissement qu'elle projette réussissait, elle y donnerait tous les
développements qui seraient désirables.
Je fais des vœux pour que cette entreprise convienne à vous et à votre Congrégation
et je vous réitère, mon Révérend Père, les assurances de mon respectueux dévouement en N.S.
Le Prevost
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