La venue du père d'Arbois de Jubainville à Vaugirard de
nouveau ajournée. Qu'il prenne le repos nécessaire.
Vaugirard,
11 mars 1870
Mon bien cher ami et fils en N.S.,
C'est avec un véritable regret qu'après des retards plus prolongés que nous ne
l'eussions désiré, nous voyons encore votre arrivée différée; depuis bien
longtemps, beaucoup de choses sont en souffrance ici et votre présence y est
impatiemment attendue. Toutefois, si vous ne pouvez autrement que par des
veilles régler convenablement vos affaires, je ne veux pas compromettre, par
cet accroissement de fatigue, votre santé dont vous aurez grandement besoin
ici; nous nous résignerons donc au nouvel ajournement que vous proposez. Je
vous demande instamment de prendre le sommeil dont je sais que vous ne pouvez
vous passer.
On comptait, à Vaugirard, que vous seriez posé dans vos fonctions le jour de St
Joseph, samedi 19, et on avait pensé que deux ou trois jours ne seraient pas
trop pour vous en donner une première connaissance. On tâchera de faire les
choses plus brièvement si vous n'arrivez ou ne partez que jeudi. Nos frères
espéraient que vous parleriez sur St Joseph le samedi, à l'office de
l'après-midi, qui commencera à 1h.1/2 pour laisser à nos ff. des
œuvres la possibilité de ne rentrer pas trop tard chez eux, où ils auront à
préparer la journée du dimanche. Si vous trouviez impossible cet arrangement,
je vous serais obligé de m'en informer.
Adieu, mon bien cher ami et fils en N.S.; j'ai la confiance que l'affection de
tous nos ff. ici et la mienne, en particulier, vous rendront moins pénible
votre séparation de tous ceux qui vous regretteront à Angers; M. de Varax, de
son côté, sans vous faire oublier, comblera le vide résultant de votre absence.
Votre dévoué ami et Père en N.S.
Le Prevost
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