Décès de M. Gallais. Le postulant de la communauté de
Rome viendrait en France.
4 avril 1870
La réception de votre lettre du 29 mars m'oblige à modifier en quelques
points le contenu de la feuille ci-jointe; un triste événement doit d'ailleurs
vous être communiqué à tous. Notre cher M. Gallais, atteint de la petite vérole
en donnant soins et consolation à un de ses jeunes gens qui a été frappé
lui-même mortellement de ce terrible mal, vient de nous être enlevé samedi, à
9h. du matin, après quelques jours de grande souffrance passés à Chaville.
Dimanche, 3 avril, nous l'avons déposé dans notre caveau de famille; nous
sommes consternés, mais soumis. Notre f. meurt martyr de la charité, nous ne
pouvons nous plaindre; il a été plein de résignation et de fervente piété tant
qu'il a gardé sa connaissance; il a été confessé à temps, il avait communié le
jour où le mal l'a contraint de s'aliter. Prions beaucoup pour lui et aussi
pour notre famille religieuse.
Cet événement me fait penser qu'il sera nécessaire que M. Coquerel demeure
seulement à Rome jusqu'à la semaine après Pâques; son expérience des œuvres de
jeunes gens laisse espérer qu'après quelque temps de noviciat, il pourra, en un
poste quelconque, boucher un vide bien utilement dans nos emplois. Pour le
remplacer, je vous enverrai M. Streicher qui pourra vous aider
considérablement, ayant une grande activité, de l'entrain et une aptitude
particulière pour l'emploi de nos ff. laïcs à Rome. Il a rendu, depuis trois
ans, des services précieux au Cercle de M. Maignen, mais les responsabilités
extrêmes qu'il a dans une si dure position lui donnent un peu de lassitude, et
j'accède au désir qu'il a d'être changé. Je vais m'entendre à ce sujet avec le
Comité et j'enverrai M. Streicher, si je puis, la semaine prochaine (Semaine
Sainte).
Je vous recommande vos commissions.
Faites en sorte que vos comptes avec M. Descemet ne puissent lui faire
soupçonner, ni votre droiture, ni votre bonne foi. Vérifiez plus souvent vos
comptes, afin d'éviter à l'avenir de pareilles erreurs.
Votre dévoué ami et Père
Le Prevost
Conservez provisoirement le jeune Pappaz.
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