Conduite à l'égard d'un jeune homme un peu
"positif". Veiller à sa santé. Guérison du frère Audrin.
Chaville, 20 avril 1870
Mon bien cher enfant en N.S.,
Je pense que M. d'Arbois vous aura envoyé la date précise de l'ouverture de
notre retraite, première semaine de mai, lequel mai commence dimanche; vous verrez
s'il convient que MM. Gauffriau et Guichard arrivent seulement le lundi matin.
Pour M. Perthuisot, il me semble que ce serait bien vite le faire revenir; je
crois qu'il est utile que vous soyez plus maître de son esprit, j'espère que
vous y arriverez; montrez-lui confiance et affection; il n'a pas vécu jusqu'ici
réellement dans le monde spirituel et religieux; peu à peu, si nous prions et
si nous secondons patiemment l'action de Dieu, nous pourrons l'y voir arriver;
je le crois simple, mais, comme vous le dites, un peu positif. Soignez
bien votre santé; j'insiste beaucoup, avec M. d'Arbois, pour que vous fassiez
venir du vin de Bourgogne qui puisse vous aller mieux que ceux d'Anjou ou de
Sète. Faites-vous un régime tel qu'il vous convienne; quand vous serez fort,
vous serez plus mortifié; il y a temps pour tout.
Vous apprendrez avec joie que notre cher M. Audrin qui, en soignant nuit et
jour M. Gallais, avait pris son mal, entre en convalescence aujourd'hui;
l'épreuve a été rude pour lui et pour nous, mais il a été patient et résigné;
il en sera, et la
Congrégation avec lui, plus agréable à Dieu. Le Seigneur
choisit bien ses victimes; que cette pensée vous encourage dans vos difficultés
de diverses sortes; quand l'épreuve est passée, on sent qu'elle venait de la
bonté miséricordieuse de Dieu.
Je tiendrai compte de vos recommandations concernant l'Œuvre des Clercs, en ce
qui regarde surtout la prière.
Adieu, mon bien cher enfant, je pense à vous souvent; écrivez-moi, quand ce
soin n'est pas une surcharge au milieu de vos nombreuses préoccupations; je
sympathise toujours à tout ce qui vous touche.
Votre affectionné ami et Père en
N.S.
Le Prevost
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