Extrait d'une lettre incomplète, écrite avant le départ
de MLP. pour Amiens le samedi 23 avril 1870. a propos des études et de l'avenir du
fils de sa bienfaitrice.
Avril 1870
[..........] et dans les moyens spirituels; voilà bien la
chose première, essentielle, qu'il faut obtenir avant tout: c'est que son cœur
reste fidèle et pur; par là sera assuré, plus que par toute autre voie, son
avenir comme la dignité de son caractère et la fermeté de sa marche. Par là
aussi seront sauvegardés votre repos, la paix et la consolation de votre
intérieur. En supposant même que par timidité ou par quelque circonstance
défavorable, il eût une mauvaise chance pour l'examen, ce serait un malheur
bien réparable, puisqu'après tout ces examens sont un préjugé plus qu'un indice
du plus ou moins de science; les connaissances déjà acquises par votre cher
fils, son bon jugement, sa parfaite éducation jointe à la science de la vie que
le temps et l'expérience apportent, en feraient en tout cas un homme distingué;
et si, à tout cela, il ajoutait encore des principes sûrs et une pratique
constante des devoirs chrétiens, vous seriez encore, Madame, une mère heureuse
entre mille, et vous béniriez encore le Seigneur avec une profonde
reconnaissance. Quelque chose qui arrive donc, il y aura toujours place pour le
contentement et la paix. Ayons grande confiance, le Bon Maître montrera qu'Il
aime vous et votre chère maison.
Dans la première semaine du mois, notre Communauté sera en retraite à Vaugirard;
après, nous serons libres et avant aussi; ce n'est pas à Vaugirard qu'ont
séjourné nos malades, on peut donc venir en toute sûreté.
Je vais prier tous les jours à vos intentions; mais, dans le mois de mai tout
particulièrement, je m'attacherai à mettre votre cher enfant sous la protection
spéciale de la Ste
Vierge et de St Joseph.
Veuillez agréer, Madame la Marquise, et partager
avec Madame votre Mère, tous mes sentiments de bien respectueux attachement
avec lesquels je suis
Votre humble serviteur et dévoué ami en N.S.
Le Prevost
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