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Jean-Léon Le Prevost
Lettres

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  • Lettres 1501 - 1600 (1870)
    • 1544  à M. de Varax
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1544  à M. de Varax

Difficultés soulevées à Versailles pour l'appel aux ordres. Indult demandé à Rome. M. Chaverot agréé comme aumônier militaire à Rome. Il faut le remplacer.

 

Chaville, 2 juin 1870

            Mon bien cher ami et fils en N.S.,

            Je rencontre en ce moment une difficulté pour nos jeunes séminaristes de Versailles: l'un d'eux, M. Cauroy, étant présenté par nous pour les ordres mineurs et ayant subi, avec MM. Planchat et Faÿ, des examens qui constatent sa suffisance, est arrêté néanmoins par une objection qu'a faite, non son professeur, mais un autre des Directeurs, savoir: que notre Congrégation, n'étant encore approuvée à Rome qu'au premier degré, ne saurait présenter d'elle-même des sujets pour les ordres, à moins d'y être autorisée par un indult du Saint Siège. Le Supérieur, bien que n'étant pas de ce sentiment, a cru devoir en référer au Vicaire Général, lequel, en l'absence de l'Evêque et un peu en doute de ce qu'il pourrait faire, juge à propos d'adopter l'avis du Directeur. Nous sommes donc arrêtés court, bien que Mgr [Mabile] de Versailles ait précédemment admis sans difficulté le même Cauroy à la tonsure, et bien aussi que NN.SS. d'Amiens, d'Arras et de Metz aient aussi reçu nos sujets aux ordres dans des conditions pareilles, avec cette réserve toutefois que les examens préparatoires avaient été faits par MM. les Directeurs des Séminaires locaux, tandis qu'à Versailles, ils ont été faits par nos Pères, Mgr de Versailles ayant, dès le principe, déclaré qu'il ne se chargeait pas, non plus que son Séminaire, de ce soin.

            M. Cauroy a écrit à son Evêque (de Verdun) pour lui dire l'obstacle qu'il rencontre et le prier de le lever en lui donnant une autorisation spéciale qu'il puisse présenter à Versailles; j'ai appuyé la demande, mais il est bien douteux que l'Evêque (absent d'ailleurs) croie devoir l'accueillir. Il a donné volontiers une excorporation; il objectera probablement que, ne suivant aucunement des yeux le sujet, il ne peut prendre sur lui de lui donner des autorisations pour avancer dans les ordres. Peut-être nous eussions prévenu tout cet embarras en priant le professeur de M. Cauroy d'assister à l'examen et son témoignage eût paru suffisant; quoi qu'il en soit, le cas est posé autrement aujourd'hui; il semble que le mieux à faire serait de se pourvoir d'un indult du Saint-Père. Comment et par quelle entremise l'obtenir? C'est sur ce point que je vous consulte. Le Cardinal Pitra, Mgr Isoard ou Mgr Tizzani, ou consulter avant tout le r.p. Brichet?

            Quelle forme prendre aussi pour la supplique; comment expliquer nos procédés pour le passé, comment expliquer la difficulté présente, les détails ne peuvent-ils pas donner lieu de blâmer les Evêques qui nous ont admis sans indult?

            Le refus de Versailles n'est-il pas comme un indice de défiance sur la valeur des sujets présentés par nous? Quel est, sur ces différents points, votre sentiment? Vous connaissez un peu Rome et les Romains.

            Je reçois hier un télégramme de M. Emile [Beauvais] m'annonçant que M. Chaverot est agréé comme aumônier honoraire, mais que Mgr Bastide partant bientôt pour une absence prolongée, il faut que M. Chaverot arrive au plus tôt. Nouvelle difficulté pour nous; Vaugirard va être fort délaissé jusqu'à ce que nos jeunes séminaristes de St-Sulpice puissent être ordonnés. Deus providebit! Je ne sais pas comment les gens du monde peuvent se passer de Dieu; pour nous, nous ne saurions faire un pas sans crier vers Lui, ayant peur de tomber si sa main ne nous soutient; les autres du monde sont-ils plus forts, sommes-nous plus faibles, ou bien le Seigneur nous tient-il en plus stricte dépendance? Je ne le saurais dire.

            M. Audrin se remet lentement, sa poitrine reste faible et l'ensemble de sa constitution est plus débile que précédemment. Il remplace M. Georges [de Lauriston], parti pour Rome; nous sommes fort gênés par son absence à Chaville; confiance encore et confiance toujours.

            Adieu, mon bien cher enfant, j'espère que votre voyage d'eaux va vous refaire; à bientôt, priez pour nous qui prions pour vous. Cor Jesu Cor Mariae.

            Votre dévoué ami et Père en N.S.

                                                                                             Le Prevost

 

 




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