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Jean-Léon Le Prevost
Lettres

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  • Lettres 1501 - 1600 (1870)
    • 1551  à M. d'Arbois
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1551  à M. d'Arbois

Nouvelles des Œuvres de Paris et de Rome. Les vocations de jeunes frères (et des autres): le rôle du supérieur est d'encourager. Neuvaine pour demander de la pluie.

 

Chaville, 28 juin 1870

             Mon bien cher ami et fils en N.S.,

            Je vous sais si occupé à Angers que je ne m'étonne guère que vous n'ayez point de temps pour nous écrire. De notre côté, nous ne manquons pas de travail et, avec celui que nous pouvons faire, nous en laissons beaucoup d'inachevé ou de non fait.

            Je ne sais pas si M. de Varax est arrivé aux eaux; depuis son départ d'ici, il y aura demain huit jours, je n'ai reçu de lui aucune nouvelle; il entrait bien dans ses plans, je crois, de rester quelques jours à Montcoy chez sa mère; il semble croire qu'un repos un peu prolongé lui est nécessaire; puisse son absence suffire pour le remettre et n'être néanmoins pas trop préjudiciable aux choses qu'il laisse après lui.

            Dans ses entretiens avec moi sur le personnel d'Angers, il m'a communiqué les inquiétudes que lui avaient causées les doutes de M. Moutier sur sa vocation. Je me plais à penser que ce dernier prend quelques ennuis et dégoûts naturels d'une vie laborieuse et assez monotone pour un absolu découragement; je lui écris ici une petite lettre pour l'inviter à s'en entretenir avec moi. Peut-être y aurait-il avantage, pour faire diversion à ces malaises intérieurs, à le ramener près de nous en le faisant remplacer. Encouragez-le, encouragez aussi les autres, car c'est là le grand rôle des supérieurs; le chemin est rude pour tous, il faut les soutenir et les consoler pour qu'ils puissent arriver au terme. M. Perthuisot a besoin aussi d'être soutenu; le surnaturel, en lui, n'a pas encore jusqu'ici bien surmonté le positif et le naturel; j'espère, et M. de Varax comme moi croit qu'avec un peu de persévérance il méritera de Dieu la grâce qui le confirmera dans sa sainte vocation. Si on voyait quelque signe heureux sous ce rapport, lui faire faire un pas dans l'avancement aux ordres serait pour lui un grand encouragement; M. Pessard a écrit à M. de Varax que, si nous y voyions convenance, Mgr Freppel n'y ferait nulle objection. Tâchez de trouver quelques moments pour donner un peu de direction à chacun tour à tour.

     Je crains que vous ne vous épuisiez à trouver des ressources; il serait mieux de ne payer que ce qui est exigible et ne peut être différé; je pourrais vous donner, comme légère assistance de la Maison-Mère, 500f, si cet aide minime, joint à d'autres, pouvait vous être utile.

            J'ai reçu hier des nouvelles de Rome; nos ff. vont bien, M. Chaverot a fait un très bon voyage et a été fort bien accueilli; il va être posé comme aumônier en titre de la légion romaine et reconnu comme tel officiellement. L'affaire du déficit est convenablement réglée, sans nul vernis mauvais pour personne. Ces détails satisfaisants sont contrebalancés ici par l'état de santé de M. Coquerel qui est tombé sérieusement malade, avec des indices inquiétants; prions Dieu d'épargner notre faiblesse et de nous aider à porter ces épreuves.

            M. Jean-Marie [Tourniquet] part de Rome le 30 juin; il nous arrivera, je pense, le 4 ou le 5 juillet.

            Je n'ai pas besoin de vous recommander nos enfants de première communion qui sont en retraite; M. Planchat, aidé de M. Leclerc en congé de repos, les dirige dans les exercices; M. d'Hulst fait les instructions.

            Ci-joint une lettre pour M. Ginet, que j'engage à y répondre sans retard.

            Adieu, mon bien bon ami et fils en N.S., nous vous verrons revenir avec grande joie; la maison de Vaugirard, privée à la fois de votre présence et de celle de M. Chaverot, est en grand veuvage; tous vous assurent de leurs sentiments bien dévoués.

            J'adresse de mon côté, ici, toutes sortes d'affections à nos frères d'Angers qui, je n'en doute pas, ont été heureux de vous revoir parmi eux; j'y suis aussi moi-même de cœur et d'esprit.

            Votre tout dévoué et affectionné ami et Père en N.S.

                                                                                                Le Prevost

 

P.S. Nous commençons une seconde neuvaine pour demander de la pluie; je pense que vous priez aussi à Angers à cette intention; ici et ailleurs, la prière est Pater, Ave, trois invocations Cor Jesu, une Cor Mariæ.

 

 




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