Formation
d'un corps d'infirmiers volontaires (la 7e ambulance); la guerre
ayant renversé son projet de quitter l'Institut, le père
Lantiez s'y retrouve aumônier avec le père Hello.
Chaville,
15 août [1870]
Assomption
Mon bien cher ami et fils en N.S.,
J'ai besoin de savoir, dans le plus court délai possible, la situation de M.
Moutier et de M. Léon Guichard par rapport à la garde mobile. M. Léon me semble
certainement appelé; pour M. Moutier, je ne me rappelle pas au juste son âge,
mais la nouvelle loi qui vient de paraître appelle les hommes âgés de moins de
30 ans qui ont satisfait à la conscription. S'il est de ce nombre, je suppose
ici qu'il n'est pas exempt comme étranger, aime-t-il mieux aller à l'armée, ou
bien veut-il entrer dans le corps d'ambulance que nous sommes autorisés
officiellement à former avec ceux de nos ff. qui sont dans les conditions
prévues par les lois militaires nouvellement rendues? Nous en avons 22, qui
seront sous la conduite de deux de nos ff. ecclésiastiques désignés
comme aumôniers, MM. Hello et Lantiez. Quelques ff. du Saint-Esprit et quelques
jeunes gens de nos œuvres se joindront à eux pour compléter le chiffre de 40 au
moins qui est demandé. Si vous aviez quelques jeunes gens sûrs qui préférassent
ces fonctions de charité au service militaire, on les accepterait sur votre
présentation. Victor Samson, notre jeune domestique, dont nous sommes contents
et qui est chrétien, est heureux d'être admis avec nous dans le service de
santé ou d'infirmiers que nous formons. Si M. Perthuisot a raison de penser
qu'il sera suffisamment couvert contre un appel pour le service militaire, il
vaut mieux assurément qu'il reste à ses études; en cas contraire, il serait
sage qu'il se mît à l'abri par ce même moyen du service d'ambulance. Le plus
parfait serait (si on pouvait réellement et sérieusement compter sur lui) que Mgr
d'Angers consentît à l'ordonner sous-diacre. Ce moyen est employé ici par
toutes les Congrégations.
Je pense que M. Ginet, exempté comme faible de complexion, est libéré; il
serait bon toutefois de s'en assurer discrètement.
Adieu, mon bien cher ami et fils en N.S.; nous ne dissimulons pas les
difficultés que le départ d'un grand nombre de nos ff. créera pour nos œuvres,
mais, entre deux maux, nous choisissons le moindre.
C'est à la fin de cette semaine, ou tout au commencement de l'autre, que
partira pour la frontière notre ambulance. Elle est la septième, il n'en reste
plus qu'une à organiser. C'est M. de Melun qui est officiellement posé pour la
composition de ces services.
Votre dévoué ami et Père en N.S.
Le Prevost
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