Appréciations
sur MM. Pattinote et Trousseau. Que la bonne entente règne entre tous les
membres de la communauté.
Vaugirard, 31 août
1870
Mon bien cher ami et fils en N.S.,
Le départ de M. Lantiez et celui de M. Gérold faisant un grand vide dans vos
œuvres, j'envoie pour vous aider, à la fois rue de Noyon et à l'Orphelinat, M.
l'abbé Pattinote, nouvellement promu au sacerdoce. Son bon esprit, l'aménité de
son caractère et une assez grande pratique acquise de longue main dans les
œuvres me laissent espérer qu'il pourra rendre à Amiens de véritables services.
Je compte toujours sur votre dévouement et sur votre prudence chrétienne pour
appuyer M. Trousseau, sans nuire à cette liberté d'action dont il a besoin plus
qu'un autre et dont il est très, et peut-être trop jaloux; c'est un faible que
l'expérience et le temps guériront, mais qui demande présentement quelque
ménagement. Votre charité saura s'y prêter; à cette condition, je crois que M.
Trousseau peut relever et asseoir fermement les deux œuvres du patronage et des
jeunes ouvriers et de l'orphelinat, lesquelles ont souffert des changements que
les circonstances ont rendus nécessaires dans leur direction. Il importe
d'éviter de nouvelles mutations qui achèveraient de ruiner ces Institutions si
grandement utiles.
Je sais combien vous acceptez généreusement toutes sortes de sacrifices dans
l'intérêt du bien; je compte donc que vous ferez tout ce qui dépendra de vous
pour que la bonne entente règne entre tous les membres de la petite communauté
d'Amiens.
Croyez bien, mon cher ami, à tous mes sentiments bien affectueux.
Votre ami et Père en N.S.
Le Prevost
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