Après
la capitulation à Sedan (2 septembre), et la déchéance de l'Empire (le 4), le
siège de Paris est inévitable. MLP. décide l'éloignement
de plusieurs frères. Sérénité au milieu de l'épreuve que «le Seigneur impose à
notre France. »
Paris-Vaugirard,
9 septembre 1870
Mon bien cher ami et fils en N.S.,
Le siège, maintenant inévitable, de Paris par l'ennemi nous paraît demander
l'éloignement de tous ceux de nos ff. qui ne sont pas absolument nécessaires
pour la garde de nos maisons; nous en avons distribué plusieurs de divers
côtés. Je vous adresse, dans cette même pensée, M. Barthélemy [Marchand] et M.
Frézet, m'engageant expressément à ne pas laisser à votre maison la charge de
leur dépense; ils vous remettront dès ce moment, à leur arrivée, ce qui leur
restera de la petite somme à eux remise pour leur voyage.
Nous inclinons la tête, en toute soumission, sous l'épreuve que le Seigneur
impose à notre France et à tous ceux qui l'habitent; espérons que nos prières
et notre résignation détourneront les fléaux que la guerre semble encore nous
promettre.
Croyez bien, mon cher ami, que nous ne vous oublions pas devant Dieu; priez
aussi pour nous, afin que l'affliction ne fasse qu'accroître notre charité
réciproque.
Votre dévoué ami et Père
Le Prevost
|