Proposition
du maire du 15e arrondissement de Paris de reprendre le fourneau
économique de Grenelle. MLP. s'y montre favorable.
Vaugirard, 23
septembre 1870
Mon bien cher ami et fils en N.S.,
M. le Maire du XVe arrondissement me fait demander par M. Roussel,
Secrétaire de la mairie chargé du Bureau de Bienfaisance, de lui céder notre
fourneau de Grenelle, assurant qu'il lui fera produire un bien infiniment plus
grand qu'il n'en fait actuellement, les subventions dont il dispose le mettant à
même de faire des sacrifices que nous ne pouvons nous imposer.
Les résultats si médiocres, en effet, du fourneau de N.D. de Grâce, et le
succès si réel de celui de la mairie qui donne 3.000 portions abondantes et
saines chaque jour sont une double assurance qu'il y aurait pour les pauvres,
si nombreux aujourd'hui, un véritable avantage à ce que la demande de M. le
Maire fût agréée. Je n'hésiterais donc pas pour ma part à y adhérer, d'autant
que M. Roussel m'a paru être de tous points un homme respectable, sincère et
animé des meilleures intentions. Je crois aussi que l'Administration, qui nous
fait cette proposition dans les termes les plus convenables, nous saurait
mauvais gré de préférer, dans l'intérêt de nos influences propres, notre action
dans cette œuvre à celle de la commune, mieux posée que nous aujourd'hui pour
servir efficacement les classes souffrantes.
Je vous prie de voir M. Decaux sans retard, ou d'envoyer vers lui M. Bérard si
vous ne pouvez vous absenter, afin de me mettre à même de faire à M. le Maire
la prompte réponse qu'il attend de nous.
Votre tout dévoué ami et Père
Le Prevost
La mairie trouve que les Sœurs chargées de votre fourneau ne le tiennent pas
bien; les Sœurs de St-André, qui soignent celui de l'Administration,
paraissent être beaucoup plus habiles.
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