1607  à M. Maignen

Vie des œuvres. Objections à la création d'un restaurant au Cercle.

11 février 1871

            Mon bien cher enfant en N.S.,

            Je comptais répondre hier verbalement à votre lettre de la veille; vous nous avez quittés si vite que l'occasion m'a manqué.

            Pour les réunions de soldats, j'en sais toute l'utilité; voyez vous-même si elles seront sans détriment pour votre œuvre; il est difficile, je crois, d'éviter tout inconvénient.

            J'approuve bien une retraite isolée pour vous, si vous ne croyez pas pouvoir la faire avec la Communauté. Il semble toutefois qu'il y aurait commodité pour vous à n'avoir pas une trop dure température.

            M. de Varax, en me parlant hier de deux soldats qui doivent dîner, je ne sais quel jour, au Cercle, semblait penser que vous alliez prendre à votre compte le restaurant, que je vous ai si particulièrement prié de laisser à des mains étrangères. Je renouvelle, s'il y a réellement lieu de le faire, l'expression de notre répugnance, aux autres membres du Conseil et à moi, pour une semblable entreprise; comme moyen d'attrait, c'est le pire et le plus grossier de tous; comme gestion financière, il sera ruineux; enfin, comme occasion de dissentiment entre vos jeunes gens et vous, il est des plus scabreux. Je crois que, non seulement au Cercle, mais aussi en toutes nos œuvres, nous devons nous interdire ce soin personnel de l'alimentation des jeunes gens.

            Votre tout affectionné ami et Père en N.S.

                                                                                             Le Prevost