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Jean-Léon Le Prevost
Lettres

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  • Lettres 1601 - 1700 (1870 - 1872)
    • 1611  à M. J. Faÿ
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1611  à M. J. Faÿ

Nouvelles des différentes maisons de l'Institut pendant la guerre.

 

Vaugirard, 21 février 1871

            Mon bien cher ami et fils en N.S.,

            Une occasion toute favorable, et analogue à celle qui m'a apporté si sûrement votre dépêche du 12 de ce mois, me permet, à mon tour, de vous écrire sans crainte de retards ni de négligence de la part des courriers. M. Decaux part pour Tournay; peut-être, à son retour, m'apportera-t-il quelques nouvelles toutes fraîches de notre petite colonie de Tournay; je dis petite, parce qu'elle est tout aimable pour moi, mais grande en nombre et en mérites aussi, j'en suis persuadé. Je n'ai presque rien à ajouter à la lettre que je vous ai écrite (M. de Varax tenant la plume) il y a quelques jours, vendredi dernier, je crois. Nous allons tous assez bien; M. Bonnet vient de nous arriver de Metz assez bien remis, un peu faible encore; son voyage a duré trois jours, les communications, même avec un passeport, étant encore lentes et se faisant avec divers changements de trains; nos ff. de Metz sont en bonne condition; les jeunes gens, fort dispersés, commencent à revenir. Il en est de même dans nos patronages de Paris, un peu entravés toutefois par des réunions de militaires, mobiles, etc. qu'on y reçoit en plusieurs de nos Maisons.

            A Vaugirard, notre grand bâtiment est toujours la caserne de compagnies d'artilleurs; nous venons de leur procurer deux billards et divers jeux établis, aux frais de la Société catholique, dans deux salles des persévérants. Si la paix se fait, ils quitteront Paris et les Prussiens retourneront dans leur pays. Je ne vous dis rien sur cette très grave question, vous en savez à peu près autant que nous; M. Decaux, d'ailleurs, vous en pourra parler; cet excellent ami est de plus en plus comme un frère pour nous. Vous avez vu, de votre côté, combien Madame Decaux, sa digne compagne, est excellente par le cœur comme par son bon esprit.

            M. Hello a repris possession de Nazareth; M. de Varax m'aide un peu à Vaugirard, mais son œuvre de prédilection, en ce moment, est le soin des militaires.

            Vous aurez appris, comme nous, que M. Blanchetière avait été tué à l'armée de la Loire en relevant un blessé qu'il voulait porter à l'ambulance. Notre Communauté perd en lui un sujet, car il était décidé à entrer chez nous après la guerre.

            MM. Audrin et Mitouard ont perdu leurs mères récemment, M. Gresser a perdu un frère militaire. Je vous prie, ainsi que M. Lantiez, de dire deux messes à leur intention, collectivement, à cause des difficultés du moment, à moins que vous ne jugiez à propos de faire autrement.

            Je pense, comme vous, qu'il serait bien important que nous pussions nous voir; mais cette entrevue ne peut se réaliser qu'après le rétablissement régulier des communications.

            Je ne mets pas opposition à l'entrée de M. Piquet chez les rr.pp., bien qu'à mon sens il fît plus sagement et plus chrétiennement en restantDieu l'a mis.

            Ne manquez pas de m'envoyer quelque lettre par M. Decaux, c'est un moyen si providentiel; votre dernière est du 12 courant; j'en ai reçu depuis une arriérée du 31 janvier; il en a été de même d'une profusion d'autres arrêtées aussi en chemin sur diverses voies.

            Adieu, mon bien cher ami et fils en N.S., je vous quitte pour écrire quelques mots à notre p. Lantiez; vous lui ferez, s'il vous plaît, parvenir sa lettre qui lui arrivera ainsi plus fidèlement.

            Votre tout affectionné ami et Père en N.S.

                                                                                                Le Prevost

 

            Mille tendresses à tous autour de vous; je ne puis à mon grand regret, leur écrire à tous, leurs lettres nous ont causé une grande joie.

 

 




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