MLP.
juge favorablement les propositions de M. Baumert. Vocation du frère Emes.
Vaugirard, lundi 27
février [1871]
Mon bien cher frère en N.S.,
Le Père Général vous donne mille affectueux remerciements pour votre lettre du
25, qui lui est arrivée ce matin. Il me charge de vous répondre que vos vues
relatives à notre situation temporelle dans les œuvres lui paraissent
fort justes et qu'il y a lieu de prendre des mesures pour écarter le plus
possible ces sortes de difficultés, comme vous proposez de le faire à Londres.
Dans cette vue, le voyage en Allemagne aurait donc son utilité, et le Père ne
désapprouve point que vous vous entendiez dès à présent avec M. Braun pour que
celui-ci soit libre de prendre la desserte provisoire de l'œuvre en temps
convenable. Vous auriez une semblable démarche à faire auprès de notre bon
frère Emes, dont la venue peut apporter un élément précieux à votre maison de
Londres. Le Père va lui écrire dans ce sens et il verra aussi M. Braun, pour
que l'un et l'autre soient d'avance inclinés à entrer dans vos propositions.
D'ailleurs, vu leur zèle et leur charité, cela ne souffrira pas de difficultés.
Je joins à ces détails officiels l'expression de ma propre reconnaissance pour
le bon souvenir que votre lettre renferme à mon égard. Tous vous rendent la
pareille ici et espèrent que vous trouverez dans votre ministère les
consolations spirituelles que nous demandons au Bon Maître pour vous.
Je demeure, mon bon
frère, votre bien respectueux et dévoué frère en N.S.
B. de Varax
J'ai reçu, mon bien cher ami et fils, tout récemment, une bonne et chrétienne
lettre de M. Emes qui, jugeant les événements tristes de ce moment en vrai
religieux, n'y voit qu'une raison de plus de rester fidèle à sa vocation; il me
témoigne donc le désir de revenir près de nous dès que je le rappellerai. Je
l'informe que le calme n'est pas encore assez rétabli ici pour qu'il puisse
revenir si promptement, mais je l'invite à se concerter avec vous pour prendre
part aux bonnes œuvres que la
Providence semble vous ménager à Londres. Je crois aussi que,
pour vous, il sera mieux de différer un peu la visite que vous aviez la pensée
de nous faire. Un peu plus tard, cette satisfaction pourra nous être donnée
sans aucun inconvénient qui soit à craindre. Je vous embrasse cordialement en
N.S.
Votre ami et Père
Le Prevost
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