1614-1 de M. de Varax à M. J. Faÿ - P. S. de M. Le Prevost
Organisation
du Noviciat. Voyage à Paris envisagé pour M. Faÿ. La paix est en vue. MLP. a reçu des nouvelles de Rome; il
incline à en faire revenir les frères.
Vaugirard,
le 1er mars 1871
Mon bien vénéré frère en N.S.,
Je vous envoie avis de la part du Père Supérieur, de quelques dispositions de
personnel que les circonstances annoncent comme devant être prochainement
réalisables. Il s'agit de faire rentrer le bon M. Frézet dans le sein de la
communauté des étudiants dont vous êtes le chef et dans le séminaire de
Tournay.
M. Frézet pourra sans doute quitter aisément Amiens d'ici à peu. De plus, la
situation de cette maison d'Amiens, privée momentanément de M. Marcaire, ne
pourra redevenir normale que lorsque celui-ci y sera rentré. M. Trousseau devra
donc bientôt le rappeler auprès de lui.
En cette occurrence, le Père Général a pensé qu'il pourrait aviser à vous
décharger un peu (au point de vue de la dépense) en vous offrant de reprendre à
Paris tel des ff. laïcs dont vous pourriez vous passer avantageusement.
Veuillez donc examiner si vous avez quelque sujet dans ce cas et le proposer au
Père Supérieur par lettre. Il vous donnera avis de sa décision en temps
convenable. Pour lors, vous pourriez songer à faire à Paris le voyage que vous
projetez, venir respirer un moment à Vaugirard et réjouir vos frères depuis si
longtemps privés de vous. Ce voyage en outre, aurait double utilité: il vous
donnerait l'occasion de ramener sous votre conduite le frère qui doit
réintégrer à Paris et vous permettre de remmener avec vous M. Frézet quand vous
repasseriez à Amiens.
Nous avons
aujourd'hui la consolation de posséder M. Trousseau, et M. Caille viendra
peut-être aussi dans peu passer quelques heures avec nous. Amiens, comme les
autres maisons, a reçu son abondante part de grâces pendant les malheurs de la
guerre. Nous avons bien à bénir le Seigneur: comme ce devoir sera doux
lorsqu'il nous sera permis de le remplir en votre compagnie!
Amitiés et respects à nos ff. de Tournay et environs.
Votre humble et affectueux serviteur en N.S.
B. de Varax
pr. S V P
Mon bien cher ami et fils en N.S.,
c'est plutôt pour vous donner à tous signe de vie et vous témoigner que vous
êtes bien présent dans ma pensée que je vous écris ces lignes, que dans
l'intention de ne régler rien encore en ce qui concerne les dispositions de
personnel ou autre. Le moment viendra bientôt, je l'espère, où vous pourrez
vous échapper quelques instants aux jeunes pour que nous examinions ensemble ce
que le bien de la
Congrégation et de ses œuvres demande. On vient de me dire
qu'une affiche annonce la conclusion de la paix; à des conditions fort dures
sans doute, mais une fin telle qu'elle ne pouvait se faire attendre
indéfiniment; acceptons jusqu'au bout, dans la soumission, le châtiment que la
justice divine nous impose.
J'ai reçu de longues lettres aujourd'hui de nos ff. de Rome demandant s'ils
doivent revenir ou bien rester. J'incline pour le premier parti; j'espère que
le Seigneur nous éclairera sur ce que nous avons à faire de mieux selon sa
sainte volonté.
Adieu à vous et à tous; souvenir à M. Lantiez quand vous lui écrirez.
Votre ami et Père en J. et M.
Le Prevost
Nous prions beaucoup St Joseph.
|