Le
retour en France est à prévoir dès la prochaine lettre de MLP.
Vaugirard, le 9 mars 1871
Mon bon frère,
Les événements font de plus en plus pressentir au Père Général l'opportunité
prochaine de votre retour en France. M. Poussielgue est demeuré d'accord avec
lui que les œuvres de Rome n'ont pas besoin de nous présentement. On n'attend
que l'assentiment de M. Keller qui va arriver pour conclure d'une manière
définitive ce rappel qui est déjà si nettement indiqué, sauf toutefois à
accepter un peu plus tard la situation et les besoins nouveaux que pourraient
créer d'autres événements. Votre retour gardera donc, sous ce
rapport, un certain caractère de provisoire. Nos cœurs s'arrangeraient mieux
d'un retour irrévocable, mais l'amour du Saint Siège et les quasi engagements
du passé maintiennent la prescription et la feront valoir un jour, s'il y a
lieu, en faveur de nos chers Français de Rome.
Vous recevrez d'ici à peu un avis positif de vous mettre en marche, maintenant
déjà, vous pourrez faire quelques préparatifs qui rendront les dernières
dispositions plus rapides, lorsque le jour du départ sera venu.
Le Père Supérieur pense que vous ferez utilement de réserver pour la Congrégation les
livres à vous appartenant et autres objets fournis par vous dont le transport
serait facile; il accepte la proposition que M. Emile [Beauvais] lui a faite à
ce sujet, les livres de diverses sortes pouvant être utiles à nous et à nos
œuvres.
Je ne vous dis rien de plus, sinon un mot de souvenir respectueux de ma part
pour les personnes de nos amis qui le voudraient agréer et qui sont encore à Rome,
je veux dire les rr.pp. Brichet, Freyd, Laurençot, Chery, Jandel, NN.SS.
Termoz, de Luca, Ricci, Suter, de Mérode, etc., si vous avez quelque occasion
de les voir.
Le Père Supérieur vous remercie encore de vos intéressants mémoires qui ont fait
les délices d'un chacun ici. Il vous bénit et se réjouit d'avance de vous
revoir bientôt.
Votre humble et dévoué petit serviteur et frère en N.S.
B. de Varax pr. ff. S V P
Tout ce que vous dit M. de Varax, bien chers amis, n'est que l'expression
de mes sentiments, particulièrement la joie que j'aurai, que nous aurons tous à
vous revoir bientôt, après une si longue séparation. Préparez donc vos
dispositions, afin qu'au reçu de ma prochaine lettre, vous puissiez vous mettre
en route sans retard. Avant de partir, vous vous recommanderez bien vivement à
tous les saints protecteurs de Rome, spécialement St Pierre et St
Paul et Ste Marie Majeure.
Je remercie M. Emile de son excellente lettre et de la copie de ses comptes.
Mon f. Georges [de Lauriston] ne m'a point écrit, mais il va venir, il me dira
de vive voix tout ce qu'il aurait pu m'écrire et plus encore.
Notre chère légion romaine a été
rudement traitée par la guerre; beaucoup de ceux que nous avions connus ont été
tués; prions bien pour eux.
Adieu, bien chers amis, à bientôt, je l'espère. Je vous embrasse d'avance dans
les Cœurs sacrés de J. et de M.
Votre dévoué ami et
Père
Le Prevost
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