Invitation
à quitter Rome et à regagner la France. Impatience de revoir ses frères.
Vaugirard,
14 mars 1871
Mon bien cher ami et fils en N.S.,
Après m'être entendu avec MM. Keller et Poussielgue, je puis vous écrire en
toute assurance que, votre séjour à Rome n'étant plus nécessaire présentement,
votre retour en France est entièrement approuvé par le Comité. Je vous invite
donc à nous revenir le plus tôt possible. La paix, qui vient d'être conclue,
nous laissant la possibilité de reconstituer toutes nos œuvres, il importe que
nous réunissions au plus tôt tous ceux de nos ff. qui doivent y prendre part.
Je n'ai pas besoin de vous dire avec quelle impatience vous êtes attendus;
après une si longue séparation, tous désirent ardemment de vous revoir; je
pense que, vous aussi, vous retrouverez avec joie les ff. qui vous sont
tendrement dévoués.
Je pense que vos bons parents ne vous verront pas sans grand regret passer si
près d'eux et ne pas vous arrêter un moment pour les embrasser; si donc vous
jugez qu'il y ait charité et convenance à vous arrêter chez eux deux ou trois
jours, faites-le, nos ff. Georges [de Lauriston] et Emile [Beauvais] continuant
leur route, vous devanceraient d'autant.
M. Poussielgue a dit à M. Myionnet, qui est allé s'entendre avec lui, que M.
Descemet pourvoira aux frais de votre voyage.
Ne manquez pas de faire vos adieux à tous nos amis, offrez-leur notre profonde
gratitude avec la vôtre; assurez-les que nous acquitterons devant Dieu notre
dette envers eux et que, s'il plaît au Seigneur de nous ramener plus tard à
Rome, notre plus vive consolation serait de les y retrouver.
Adieu, à bientôt, chers amis, je vous tends les bras; j'attends l'avis de votre
arrivée ou, mieux encore, je vous attends vous-mêmes.
Votre dévoué ami et Père en J. et M.
Le Prevost
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