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Jean-Léon Le Prevost
Lettres

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  • Lettres 1601 - 1700 (1870 - 1872)
    • 1648  à M. de Varax
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1648  à M. de Varax

Le père de Varax nommé Vicaire général: encouragements de l'Evêque de Bayeux. M. Faÿ est à Chaville; demande d'un père jésuite pour fonder le Noviciat. Mort du frère Jean-Marie Tourniquet.

 

Chaville, 4 juillet 1871

            Bien cher ami et fils en N.S.,

            Je vous remercie de vos deux bonnes lettres des 26 juin et 1er juillet. Si je n'ai pas répondu à la première, c'est que, outre le manque de choses intéressantes à vous communiquer, je craignais que ma réponse ne vous trouvât plus à Nevers. Je comptais sur votre prompte arrivée à Allevard, et j'ai appris avec satisfaction que vous y étiez installé et en cours de traitement.

            Le bref de votre nomination comme Vicaire Général est déjà entre mes mains. Le p. Brichet a mis à l'obtenir un empressement dont nous ne saurions trop lui savoir gré. Je bénis Dieu de tout mon cœur de ce résultat. C'est lui seul qui l'a préparé et amené; nous avons donc tout lieu d'attendre en pleine confiance qu'Il achèvera son œuvre en vous accordant abondamment ses grâces et son assistance. Remercions-le d'avoir ainsi prévenu le fléchissement qu'aurait éprouvé la direction de notre famille par suite de l'affaiblissement de mes forces.

            La lettre de Mgr de Bayeux [Mgr Hugonin] ne me semble pas répondre vaguement à nos projets. Ces paroles: "Votre œuvre est l'une des plus importantes de notre époque. Les prêtres ordinaires ne suffisent plus. Il nous faut des apôtres. Votre œuvre nous en donnera, etc..." expriment un sentiment déjà, à diverses reprises, recueilli de la bouche du p. Olivaint et d'autres de nos amis, justes appréciateurs des besoins du temps et de notre but. Elles viennent donc nous confirmer encore dans la voie où nous nous appliquons à entrer, de développer et former plus puissamment que par le passé notre personnel. D'autre part, elles nous donnent bon espoir qu'au moment opportun, nous trouverions dans ce bon prélat un secours efficace pour l'exécution de nos plans.

            M. d'Arbois est à Chaville. Vous vous êtes croisés en route. Il regrette aussi vivement d'avoir été privé de vous recevoir et voir à Angers. Ses dispositions et ses sentiments se mettent bien en harmonie avec les vôtres. Il est sur le point de repartir. Il est arrivé ici exténué, et il me paraît emporter de ce court repos une bien petite provision de forces.

            M. Faÿ est également des nôtres. Son séjour à Chaville ne lui sera pas inutile au point de vue de sa santé. Il est encore en possession d'un rhume négligé datant de l'année passée. Il nous a rapporté les pièces et titres qu'il avait transportés avec lui à Tournay, afin de les mettre en sûreté.

            Le Conseil s'occupe des mesures à prendre pour l'œuvre des noviciats. Espérons en l'aide du divin Seigneur pour leur issue favorable, aussi bien que pour celle de la demande d'un p. Jésuite dont votre lettre me donne des nouvelles satisfaisantes. Je ne me rappelle pas avoir modifié en rien mes première instructions au sujet de l'écoulement successif des enfants de l'orphelinat d'Amiens.

            Adieu, mon bien cher ami et fils en N.S.; nous prions tous les jours le bon Maître pour que votre voyage ait tous les bons résultats que nous en attendons au profit de votre santé.

            Votre ami et Père en N.S.                                              Le Prevost

 

P. S. 9 juillet. - Je ne m'explique pas comment cette lettre n'est pas partie et comment elle me revient après plusieurs jours de sa date; je l'envoie un peu confus. J'ai, du reste, à y ajouter un fait grave et triste: hier, j'ai reçu une dépêche m'annonçant que notre f. Jean-Marie [Tourniquet], atteint d'un mal de gorge d'abord peu inquiétant, s'est trouvé tout à coup beaucoup plus malade, une petite vérole rentrée s'étant déclarée, et qu'enfin, après d'assez vives souffrances, il a rendu son âme à Dieu vendredi, à 4h.1/2 de l'après-midi.

            M. Faÿ, à ce moment en route pour rentrer à Tournay, ne sera pas arrivé à temps pour lui fermer les yeux. Il a pu recevoir, heureusement, les derniers sacrements. Je n'ai pas besoin d'ajouter que cette nouvelle nous a frappés au cœur. Aujourd'hui, nos ff. ecclésiastiques ainsi que moi avons tous offert le St Sacrifice à son intention. Quelle consolation d'avoir une telle puissance pour assister les âmes qui nous sont chères et pour calmer notre douleur quand nous en sommes séparés!

            Votre dévoué ami et Père                                              Le Prevost

 

P. S. Tous vous offrent respect et dévouement.

 

 




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