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Jean-Léon Le Prevost
Lettres

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  • Lettres 1601 - 1700 (1870 - 1872)
    • 1655  à M. de Varax
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1655  à M. de Varax

Embarras causé par la mort du frère Tourniquet. Projet d'installation du père de Varax à Vaugirard. Etablissement du petit et grand noviciat. L'amour maternel.

Chaville, 12 juillet 1871

            Bien cher ami et fils en N.S.,

            J'ai bien reçu vos deux lettres des 6 et 10 juillet. Je pensais bien que, comme nous, vous éprouveriez une profonde affliction de la mort de notre bien-aimé f. Jean-Marie [Tourniquet], et que, comme nous aussi, vous seriez frappé de ses conséquences relativement aux plans dont le Conseil étudiait avec vous l'exécution.

            En effet, M. Derny ne pourra guère aisément être retiré de Ste-Anne, Dieu venant de nous prendre celui que nous destinions pour la Direction de cette maison. D'autre part, M. Faÿ croit que M. Coquerel est absolument nécessaire à Tournay; M. Risse parle de même de M. Baumert pour Metz; il devient par là même nécessaire de rappeler M. Faÿ. Que veut nous indiquer la Providence en nous ôtant ainsi la libre disposition de nos instruments?

            Ayant dans votre solitude plus de calme pour prier, réfléchir et combiner, peut-être trouverez-vous une issue à cette impasse? Ne sera-t-il pas difficile, dans l'état actuel de nos affaires et avec l'amoindrissement de notre personnel, d'établir deux Noviciats en deux lieux séparés? Ne vaudrait-il pas mieux employer toutes nos ressources pécuniaires et concentrer tout notre personnel disponible dans un seul Noviciat, au moins pour cette année, soit à Vaugirard, soit à Chaville où l'installation des logements serait fort simplifiée et qui, dans le cas contraire, demeurerait sans destination utile et avec des charges encore assez lourdes?

            Sans nette vue précise et à titre d'étude seulement, je vous signale ces points qui méritent notre attention. Pour cet examen, la liste des membres de la Congrégation peut vous être utile; je vous l'envoie pour le cas où vous ne l'auriez pas. L'ayant sous les yeux, vous ferez mieux les diverses combinaisons possibles pour le classement des frères en chaque maison.

            La préparation des logements paraîtrait demander que l'on s'arrêtât sans trop tarder à un parti quelconque. Dans le cas, en effet, où vous croiriez que Vaugirard dût être préféré comme Noviciat et Maison-Mère, vous auriez à vous décider sur les conditions de votre installation, soit dans le logement que j'occupe présentement, augmenté de la pièce de l'économat qui serait affectée à votre secrétaire, soit en tel autre endroit que vous jugeriez plus convenable. Dans le premier cas, M. Audrin établirait son bureau dans une partie du parloir (près du concierge), dont le reste garderait son usage actuel.

            D'après l'avis de MM. Myionnet et Audrin, mon propre logement serait alors transféré dans la salle d'étude, et la pièce de la menuiserie, en face de la bibliothèque, deviendrait salle d'étude.

            Il semblerait désirable que la disposition, quelle qu'elle fût, qui serait adoptée fût réalisée au plus tôt; autrement, les travaux à faire seraient pour vous, à votre retour, un notable dérangement et ajourneraient fâcheusement l'établissement des services et l'état régulier qui a été déjà bien différé.

            Je le répète, mon bien cher ami, je ne précise rien, je soumets simplement ces questions à votre examen; si vous pensez que mieux vaut ne rien arrêter présentement, nous attendrons votre retour, mais y penser à l'avance ne serait pas au moins sans avantages.

            Quant aux difficultés relatives aux affaires d'Amiens, je n'y réponds pas aujourd'hui, M. Caille et M. Trousseau devant venir vendredi pour s'entendre avec nous et régler les choses pour le mieux. Demandez à Dieu que nous atteignions ce but. La publicité à donner dans la Revue des Associations Catholiques à la création de la Commission est subordonnée aux résultats de cette entrevue.

            J'ai reçu hier le timbre humide que vous aviez commandé à Arras. J'en accuserai réception au graveur et paierai les 30f qu'il réclame, dès que vous aurez donné votre approbation ou vos observations. Je ferai votre commission près de M. Maignen pour les lettres d'obédience. Je partage votre avis sur le moment à choisir pour notifier aux ff. votre exaltation. L'importance de la chose sera ainsi mieux sentie. Nous suivons avec le plus vif intérêt les détails que vous nous donnez sur votre santé; puissiez-vous nous la rapporter vigoureuse, solide, afin que nous en puissions tirer tout le parti possible.

            Veuillez offrir à Mme de Varax nos plus respectueux souvenirs. Ce n'est pas sans attendrissement que je vois de loin cette vénérée Mère copiant patiemment vos grimoires. Je m'enfonce de plus en plus dans mon admiration pour l'amour des mères; comme je vous l'ai dit, c'est le dernier refuge de mes complaisances, en ce qui est de la terre.

            Adieu, mon bien cher ami et fils en N.S.; tous nos ff. vous aiment et vous attendent, et vous feront au retour le plus cordial accueil.

            Votre tout affectionné ami et Père en N.S.

                                                                                                Le Prevost

 

 




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