Préparation
de l'installation du père de Varax le 11 août, lors de la retraite mensuelle.
Chaville,
25 juillet 1871
Bien
cher ami et fils en N.S.,
Je n'ai pu répondu
plus tôt à vos dernières lettres du 19 et 21 courant. J'avais besoin, pour le
faire, d'avoir pris l'avis du Conseil sur plusieurs affaires, en particulier
sur celles d'Amiens, et le Conseil ne s'est réuni qu'hier soir à Chaville;
d'autre part, je n'ai eu qu'hier soir les pièces que vous m'aviez demandées.
Vous trouverez ci-joint:
1° - Une lettre arrivée pour vous de
Belgique.
2° - Le petit plan donnant les
dimensions du parloir actuel des enfants de l'orphelinat.
3° - Votre lettre d'obédience.
4° - Deux lettres de M. Trousseau
destinées à vous mettre au courant d'une nouvelle proposition qui nous est
faite par Mgr l'Evêque d'Amiens [Mgr Boudinet].
J'ai été satisfait, en ensemble, du résultat de votre visite à Mgr
Mermillod; à votre arrivée, j'en apprendrai avec intérêt les détails, et nous
en causerons.
Il me semble qu'il y a également bonnes espérances du côté de Rouen [Card. de
Bonnechose], et j'en rends grâces au bon Sauveur.
Rien n'est arrêté encore relativement à votre logement. Ce retard vous
permettra de surveiller vous-même votre installation et de la diriger à votre
convenance. Le relevé des dimensions du parloir a confirmé le Conseil dans la
pensée que cette pièce est bien insuffisante, à cause de l'exiguïté de son
étendue, pour vous et un secrétaire, et se prêtera peu à une disposition
commode. Il conviendrait, tant pour la chose en elle-même qu'au point de vue de
votre santé, que quelqu'un couchât près de vous; ce local ne s'y prêtera pas
facilement.
Votre idée d'établir un calorifère est bonne. Elle est à étudier.
Comme vous le verrez par les lettres de M. Trousseau, Mgr, avec
quelque intention de nous aider à nous tirer d'embarras vis-à-vis de M. Caille,
nous offre de nous charger d'un orphelinat qui doit être établi à Amiens. Le
Conseil n'a pas pu se prononcer d'une manière définitive, ne voyant pas encore
si nous serons à même de fournir le personnel nécessaire. Quant au fond, on
incline à accepter et à laisser, selon les désirs de M. Caille, M. Pattinote
chargé avec lui (et sans le concours de M. Trousseau à qui serait confié le
nouvel établissement de Mgr) des œuvres actuelles.
Nous avons pensé que votre installation comme Vicaire Général trouverait bien
sa place un jour de retraite du mois à Vaugirard. En renvoyant celle du mois
d'août au 2e vendredi (le 11), il y aurait temps suffisant pour
s'entendre avec vous-même, après votre arrivée. Tous les ff. de Paris et de
Chaville y seraient convoqués. Quant aux observances à établir vis-à-vis de
vous, voici celles qui paraîtraient en rapport avec votre caractère de Vicaire
Général: 1° - qu'on vous donnât le nom de Père; 2° - qu'on se levât quand vous arriverez au milieu d'un
exercice; 3° - que vous occupiez la première place
quand vous présiderez seul; 4° - que vous
soyez assis à droite du Supérieur Général, quand il sera présent.
La somme que je vous ai remise à votre départ s'élève juste à 500f.
Puisque vous devez avoir Vaugirard comme votre centre d'action, je crois que
vous ferez bien d'y descendre en arrivant, particulièrement pour aviser à votre
gré aux installations matérielles. Vos autres dispositions pour le retour sont
sages. Le séjour que vous ferez à Dijon et à Montcoy vous permettra de
réfléchir sur les diverses questions pendantes présentement et de nous apporter
peut-être les solutions. Elles sont dans le Cœur du divin Maître; demandons-les
avec instance et confiance.
Adieu, mon bien cher enfant, que votre bon ange vous ramène sain et sauf et
nous fasse attendre le moins possible la douce joie de vous revoir.
Le Prevost
J'offre mes hommages respectueux à Mme de Varax. Veuillez bien me
servir d'interprète pour les lui faire agréer.
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