Conduite
à tenir dans un Conseil où l'on discutera de budgets.
Chaville,
26 juillet 1871
Bien cher ami et fils en N.S.,
Je réponds de suite à votre lettre d'hier. Je crois que le mieux est d'assister
à la séance de la
Commission où doit être discutée la question du budget des
maisons de N.D. de Bon Secours et de N.D. des Victoires. Vous y proposerez et
défendrez le parti qui vous semblera le mieux se concilier avec les intérêts de
votre œuvre et les exigences de la situation générale; mais vous tâcherez de le
faire en esprit de modération et de douceur, comme il convient aux serviteurs
du bon Maître; cet esprit n'exclut pas la fermeté, et vous pourrez user de
toute celle que vous jugerez nécessaire pour appuyer votre sentiment. Vous vous
préparerez par la prière, et vous ne vous rendrez à la séance de jeudi qu'après
vous être mis devant Dieu et lui avoir demandé ses lumières, sa mansuétude et
sa force.
Vous nous ferez ensuite part de la décision de la Commission et, si son
arrêt présente des inconvénients, le Conseil s'efforcera d'agir auprès de M.
Caille pour lui faire accepter les modifications convenables.
Faire autrement et s'abstenir de prendre part à cette séance serait paraître,
d'une manière fâcheuse, vouloir rompre tout à fait, et refuser toute tentative
d'entente et de bon accord.
Adieu, mon bien cher enfant, je vous embrasse cordialement en N.S.
Le Prevost
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