1669  à M. Trousseau

Ne pas engager l'Institut dans des démarches avec le clergé d'Amiens.

Chaville, 31 juillet 1871

            Bien cher ami et fils en N.S.,

            Je réponds de suite, et en quelques lignes, à votre question relative aux visites que vous pensez être utile de faire à M^gr [Boudinet] et à M. le Curé de S^t-Jacques.

            Il me semble que le plus prudent est de commencer par voir M^gr. Après l'avoir entretenu de l'orphelinat, toujours à l'état de projet, vous verrez mieux l'opportunité d'une visite à M. le Curé de S^t-Jacques et de la mesure que vous avez à garder dans vos communications au sujet de l'établissement d'un orphelinat sur sa paroisse. Je crois que M^gr devrait être instruit, s'il ne l'est déjà, des ressources qu'offrent les dispositions personnelles de M. le Curé et l'existence sur sa paroisse d'un local convenable. Cela éviterait la concurrence entre deux projets et réunirait le concours de tous les moyens avantageusement au profit d'un seul.

            Dans votre visite à M^gr, vous pourriez lui dire quelques mots au sujet de l'ancienne Commission, en lui faisant espérer qu'avec la nouvelle, les choses se mettront peu à peu sur un pied satisfaisant; lui faire entendre en même temps qu'il y aura quelques ménagements demandés par l'esprit de paix et de conciliation à garder, et qu'ainsi tout ira bien.

            J'espère que N.S. pourvoira au départ de M. Helluin; si, plus tard, nous avons quelqu'un à vous donner, nous vous le donnerons. En attendant, redoublons de confiance et de prières.

            Vous avez répondu sagement à votre mère; une absence s'accorderait peu avec les embarras présents.

            Adieu, mon bien cher ami et fils en N.S., recevez l'expression de mes sentiments les plus dévoués et les plus paternels.

            Votre ami et Père en N.S.                                              Le Prevost