1672  à M. de Montrond

Réponse à une demande de recommandation. Evocation du père Planchat. Faiblesse des jambes de MLP; il célèbre la messe difficilement.

Chaville, 4 août 1871

            Mon bien cher ami,

            Je ne connais pas M. Henri Vrignault, je ne crois pas l'avoir jamais rencontré; c'est son frère, Paul Vrignault, des Affaires Etrangères, qui est de nos amis; je ne sais si ce dernier a beaucoup d'influence sur l'autre; mais, comme il peut en être ainsi, j'envoie une note qui le mettra à même de parler utilement à son frère de vous et de vos travaux littéraires.

            J'ai appris avec joie que vous et tous les vôtres aviez traversé sans atteinte notable les douloureuses épreuves que nous venons de subir; j'en bénis Dieu qui protège si sensiblement votre chère famille.

            Vous aurez appris qu'un des prêtres de notre famille religieuse, l'abbé Planchat, a été l'un des otages sacrifiés dans les fusillades de la Commune; c'est pour nous un grand deuil, car il était des plus zélés et d'un dévouement sans bornes pour les classes ouvrières; mais c'est aussi une bénédiction, puisque le sang des martyrs est précieux devant Dieu et fécond sur la terre; ses restes ont été déposés dans un caveau en notre chapelle de la Salette.

            Adieu, mon bien cher ami, je vous reverrai avec plaisir et je vous remercie de votre bonne et fidèle amitié.

            Votre dévoué et affectionné ami

                                                                                                Le Prevost

P. S. Je marche de plus en plus difficilement, et ce n'est pas sans quelque peine que je puis offrir le St Sacrifice.