1680  à M. Paillé

Dernière maladie du père Beaussier.

Chaville, 5 septembre 1871

            Mon bien cher ami et fils en N.S.,

            Depuis que je vous ai écrit, je suis allé voir notre bon p. Beaussier avec M. Myionnet; nous l'avons trouvé très épuisé, ne parlant plus que par signes, mais ayant encore quelque apparence de vie qui nous laissait quelque espoir; hier lundi, M. Chaverot est allé pour avoir de ses nouvelles; il n'a pu le voir, on lui a dit qu'il allait plus mal encore et qu'on perdait l'espoir de le sauver; ce sera pour bien des âmes une grande perte et une vraie douleur de cœur; vous la sentirez particulièrement, vous, mon cher ami, qui l'aimez et le vénérez comme il mérite de l'être.

            Je ne sais, si le triste événement vient nous surprendre, ce que nous allons avoir à faire; je trouve, dans les papiers que vous m'avez laissés, soit dernièrement, soit anciennement (je ne sais à quel moment), deux exemplaires d'un même testament de notre p. Beaussier, en date de 1852, quand nous étions encore rue de l'Arbalète, à Paris; en a-t-il fait quelque autre plus récent? Je n'en ai nulle connaissance. Aurions-nous à faire poser les scellés? J'ignore absolument quelle est notre position à l'égard de la succession de notre p. Beaussier, si elle vient tout à coup à s'ouvrir, comme son état de santé l'annonce. Dites-moi ce que vous en savez et ce qui serait à faire; le cas devient pressant.

            Nous prions, comme vous, constamment pour ce vénéré ami, si fidèle, si dévoué pour nous.

            Votre affectionné ami et Père                             Le Prevost

            N.B. Joindre désormais pour les lettres un timbre de 5 centimes avec le timbre bleu de 20 centimes.-

            Ci-joint 2 timbres de 5 centimes.