Arrivée
du postulant belge. Mort du père Beaussier. Détails de la vie de l'Institut.
Chaville,
8 septembre 1871
Bien cher ami et fils en N.S.,
Vos deux dernières lettres des 31 août et 1er septembre m'ont été à
grande consolation.
Je suis heureux, tout d'abord, de vos dispositions et de vos soins à l'égard de
votre santé. J'espère que Dieu les bénira et leur fera rapporter cent pour un
au profit de votre sanctification et du salut des âmes. Toutefois, je ne serai
parfaitement tranquille que lorsque j'apprendrai votre rétablissement.
Jusque-là, ma sollicitude et mon affection me donneront une bonne part dans
votre mal.
Je vous sais gré de l'envoi des deux livres. Je remettrai à M. Maignen
l'exemplaire qui lui est destiné.
M. Istace est arrivé dimanche soir, mais par la rive droite. Nous ne comptions sur
lui que pour le lendemain ou le surlendemain, car Nicolais l'avait attendu
vainement à 7h.1/2. Il a fait ensuite son entrée à 9h. à la descente
du train qui l'avait amené à St-Lazare, comme il n'avait pas compris
nettement vos indications, n'ayant pu se faire transporter assez tôt à la gare
Montparnasse, il a été réduit à prendre l'autre voie. Mais qu'importe à
présent? Il est déjà occupé régulièrement et habitué. Ce dernier point lui a
été facile, à cause d'un certain sans-gêne qui est, sans doute, chez lui la
suite du manque d'éducation. Vos appréciations me paraissent justes: il y a de
la bonne volonté, c'est-à-dire le principal. J'augure donc bien de son avenir
religieux.
M. de Varax est absent. Il reviendra lundi prochain du Congrès de Nevers, et
vous écrira sans doute aussitôt.
Vous pouvez répondre à M. Desclée que nous nous contenterons de ce que ces
Messieurs de Tournay ont l'intention de faire pour l'établissement des ff.
présentement employés au service des œuvres de cette ville. Nous ne pouvons
actuellement contribuer à aucune dépense de constructions. Nous attendrons que
l'avenir nous manifeste les intentions de la Providence.
Notre p. Beaussier est mort mercredi soir, à 4h., dans la paix du Seigneur.
C'est encore une séparation douloureuse et une perte considérable pour notre
famille. Le bon Maître veut nous donner des appuis plus solides que ceux qui
sont à notre portée sur cette terre, Il travaille à fortifier notre confiance,
tout en rapprochant de lui et en rendant plus influents ceux qui s'intéressent
à nous. Que sa très sainte volonté s'accomplisse! Aujourd'hui, à 11h. auront
lieu les obsèques de ce saint ami et bien-aimé Père. Je pars dans un instant
pour m'y rendre. Je le recommande à vos prières; nous l'avons toujours
considéré comme de la famille. Je compte donc que vous voudrez bien dire trois
messes pour le repos de son âme.
Je m'associe du fond du cœur à vos neuvaines à notre f. Planchat. M. Emile [Beauvais]
a eu la même inspiration que vous. Il lui demande depuis plusieurs semaines la
guérison de sa surdité.
Nous espérons que l'ordination de M. Magnien aura lieu à Paris, aux
Quatre-Temps de septembre, c'est-à-dire le 23. Priez pour lui et pour notre
retraite générale qui sera donnée, ou la dernière semaine de septembre, ou la
première d'octobre.
Je vous rappelle la notice de M. Jean-Marie [Tourniquet] et la fête de N.D. de la Salette.
Tout le monde à Chaville vous salue tendrement. Plusieurs des étudiants sont
présentement à Grenelle pour l'adoration perpétuelle. Mercredi prochain, s'il
plaît à Dieu, ils iront en pèlerinage à N.D. de Longpont.
Croyez, bien cher ami et fils, aux sentiments les plus affectueux et dévoués de
Votre ami et Père en N.S.
Le Prevost
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