Mariage
de son fils; espérance d'un foyer chrétien et de véritable noblesse.
Remerciements pour un don.
Chaville, 9 octobre
1871
Madame la Marquise,
Je partage bien votre joie maternelle au sujet de l'heureuse issue de la grande
affaire qui doit préparer l'avenir de votre cher fils. Je vois, ainsi que vous,
Madame, de véritables avantages dans l'union projetée et décidée, non seulement
à raison des convenances de fortune et de position, mais surtout à cause du bon
entourage dans lequel se trouve placé votre bien-aimé fils; tout ce qu'il y a
de bon et de bien disposé en lui aura là encouragement, soutien et
développement. C'est là surtout qu'est bien visible la prédilection de la Providence pour vous et
pour l'objet de vos sollicitudes; on peut espérer, dans les conditions qui se
préparent, la réalisation de tous vos vœux pour l'avenir chrétien et digne de
votre cher Richard; sans avoir suivi de très près les habitudes des familles de
St Maur et Cochin, l'on peut juger qu'elles sont telles qu'un jeune
ménage trouvera les exemples et les influences propices pour se poser dans les
principes et la conduite qui caractérisent la véritable noblesse et distinguent
l'élite de la société; c'est ce que vous vouliez avant tout et ce que
vous demandiez à Dieu, béni soit-il de vous avoir exaucée!
J'espère que le malaise de santé de Madame votre mère, et particulièrement sa
faiblesse d'estomac, ne sont qu'un résultat de la saison trop humide, dont un
grand nombre de personnes ont en ce moment à souffrir; une température un peu
plus ferme va sans doute y remédier et rendre ses forces accoutumées à votre
chère malade; je ne manque pas de la recommander à Dieu, en la comprenant dans
les intentions que je mets fidèlement à ses pieds, suivant votre pieux désir.
J'ai reçu aujourd'hui de Bruyère les 400f que, de concert avec Madame d'Hurbal, vous
avez bien voulu appliquer aux honoraires de messes. Je vous suis, Madame, bien
reconnaissant de cet envoi; j'en ferai un usage autant bon que je pourrai, afin
que quelque part du mérite, s'il y en a, retourne encore à vous et à votre cher
entourage.
J'accuse réception à M. Boscher, aujourd'hui même, de l'envoi qu'il m'a fait de
cette somme, sur l'ordre de Madame d'Hurbal.
Je recueille avec grande joie l'espoir que les dispositions concernant le
mariage pouvant vous conduire prochainement à Paris, ce serait une heureuse occasion
pour moi de vous voir quelques instants, en attendant que la saison d'hiver
vous ramène définitivement à Paris.
Veuillez agréer,
Madame la Marquise,
et partager avec ceux qui vous sont si chers, tous mes sentiments de respect et
de profond dévouement en N.S.
Le Prevost
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