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accepter la croix de la Légion d'Honneur, mais ne
la porter que rarement et dans certaines circonstances. Bonnes nouvelles du Noviciat. Eloge du père Beaussier.
Chaville,
26 octobre 1871
Mon cher ami et fils en N.S.,
Je réponds brièvement à votre affectueuse lettre, ayant différé plus que je ne
voulais à le faire en suite de quelques dérangements qui me sont survenus.
Je ne sais pas, jusqu'ici l'époque précise de la retraite projetée pour ceux de
nos ff. qui n'ont point eu part à la dernière. Je pense qu'elle aura lieu dans
le courant de novembre; on ne manquera pas de vous avertir en temps utile. Je
ne vois pas, quant à présent, d'indice marqué pour un rappel tout prochain de
notre cher M. Emes; les questions de personnel ont, du reste, été suspendues en
l'absence de M. de Varax; on l'attendait hier à Vaugirard; je pense que je l'y
trouverai demain.
J'ai écrit à notre f. Manque pour lui dire que nous l'accueillerions avec
empressement. Nous avions, de notre côté, reçu l'avis de son arrivée pour la
fête de la Toussaint. Je
n'avais rien appris touchant la faveur qui paraît vous avoir été accordée; je
suppose, bien que votre lettre ne le dise pas, qu'il s'agit de la croix de la Légion d'Honneur; vos
travaux l'ont certainement méritée; il me paraîtrait difficile, dans la
circonstance présente, que vous la refusiez et d'ailleurs le sacerdoce reçoit
assez de mépris pour qu'il convienne peut-être de montrer qu'il est encore
honoré en certains lieux; mais comme pour nous, prêtres et religieux, la plus
noble décoration est la Croix
du Seigneur Jésus, vous jugerez s'il ne serait pas bien de la porter rarement,
et presque seulement dans les circonstances et rapports officiels. J'exprime
ici mon sentiment propre, n'ayant pas le temps, sous peine de retard, de
consulter les anciens ff.; mais je les sais tous fort désintéressés
personnellement de ces sortes de distinctions.
Le Noviciat prend bien et promet d'heureux résultats, pour la formation
religieuse comme pour les études; vous en bénirez Dieu avec nous. Tous, ici et
autour de nous, ont pris part aux détails satisfaisants contenus dans votre
lettre; tous vous assurent avec moi de nos vives sympathies pour vous, pour nos
ff. de Metz et pour vos excellentes œuvres; tous enfin nous demeurons avec vous
en union de prières et par la plus cordiale charité.
Votre tout dévoué ami et Père en N.S.
Le Prevost
P. S. Je recommande à vos prières et
sacrifices notre vénéré ami, M. Beaussier, que Dieu a rappelé à Lui; il a eu la
mort des saints; il a, pendant 25 ans, rendu à la Congrégation les
services les plus signalés.
Bon souvenir particulier à M. Baumert; M. Magnien va bien.
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