1699  à M. d'Arbois

La prière de MLP. pour ses fils. Signes d'un retour à la foi. Quelques nouvelles.

Chaville, 8 janvier 1872

            Mon bien cher ami et fils en N.S.,

            Je vous remercie de vos bons souhaits pour la nouvelle année et à l'occasion de la fête de S^t Jean; j'espère que, grâce à vos prières et à celles de nos ff., j'emploierai le moins mal possible les quelques jours qui me sont laissés pour préparer le compte que j'aurai à rendre bientôt à Dieu. En attendant, j'acquitte fidèlement ma dette envers mes bien-aimés ff., en appelant sur eux, chaque jour, les bénédictions célestes; je n'ai plus guère d'autre puissance pour leur être un peu utile. J'ai la confiance que celle-là doublera d'efficacité à mesure que les autres ressources me font de plus en plus défaut.

            Je suis avec le plus vif intérêt le mouvement de vos œuvres et je constate avec joie qu'à Angers, comme ailleurs, les éléments du bien se reforment et que les âmes honnêtes sentent, comme précédemment, le besoin de chercher appui près de leurs véritables amis, les serviteurs de Dieu; tendons-leur la main toujours; si un trop petit nombre se sauvent, celles qui arriveront au port auront assez de bonheur pour que nos travaux et nos peines soient amplement payés.

            Je n'ai pas à faire ici un long entretien avec vous, puisque l'espoir m'est donné de vous voir bien prochainement; je me borne à vous assurer de nouveau de ma constante sollicitude pour tout ce qui vous touche, et de mes vœux sincères pour qu'un avancement continu dans l'amour de Dieu vous obtienne une effusion de plus en plus abondante de ses grâces.

            Assurez notre cher ami, M. [Ad.] Lainé, de ma tendre affection; quelques mots de lui eussent complété l'ensemble des bons souvenirs que tous mes chers fils m'ont envoyés; mais il est, je le sais, un peu avare de ses écrits; son frère [Edouard], qui est maintenant près de moi à Chaville, en gémit de son côté.

            J'ai toujours, je ne sais pourquoi, des actions de Suez appartenant à M^lle votre sœur; M. Paillé, à qui j'en ai parlé plusieurs fois, m'assure qu'elles ne touchent rien encore; je l'attends et vais le prier de s'en assurer une fois de plus.

            M. de Madre nous demande si nous avons fait imprimer notre acte de Société; je lui réponds que nous attendons votre arrivée pour aviser à ce qui sera utile sur ce point.

            Votre tout dévoué ami et Père en N.S.               

Le Prevost

            Offrez, je vous prie, mes respects à ceux de ces Messieurs de l'Evêché qui ne m'auraient pas absolument oublié, et mes sentiments d'affection à nos amis Pavie, etc.