1717  à M. Trousseau

Fatigue de M.de Varax. Nouvelles des frères. Plusieurs postulants.

Chaville, 7 septembre 1872

            Mon bien cher ami et fils en N.S.,

            M. de Varax, sans être malade, s'est vu si fatigué qu'il a dû suspendre momentanément toute correspondance; nous sommes tous restés dix jours sans nul signe de vie de sa part, et je venais hier d'écrire à M^me de Varax pour avoir de ses nouvelles quand le jeune Pialot est arrivé, nous apportant quelques courtes dépêches de lui. Dans les quelques mots qu'il m'écrit, il me dit qu'il a devant lui 15 lettres pressées auxquelles il faut qu'il réponde avant le soir. Je pense bien que les vôtres étaient de ce nombre et qu'à l'heure présente, vous aurez eu satisfaction sur ce point.

M. Boulangé m'ayant fait part, il y a quelques jours, de ses dispositions de retraite, je me suis empressé d'insister, en lui écrivant, pour qu'il attende une lettre de M. de Varax et se garde bien de quitter son poste sans avoir pris son avis; j'espère qu'il tiendra compte de mes observations.

            Prenez confiance, cher ami, vos difficultés s'aplaniront et la situation deviendra meilleure en tous sens; si vous avez les épreuves dès l'abord, il est sûr que vous aurez ensuite les consolations.

            Je vous envoie, comme vous le désirez, 20 messes dont je joins ici les honoraires.

Je ne vois rien de notable à vous dire; deux sujets de médiocre apparence [Piot et Danthon] sont entrés au postulat à Vaugirard; on en attend encore un autre, qui est menuisier, je crois. Le cousin de M. Faÿ, M. Bercé, a réglé ses affaires et va se trouver libre; ce sera, je crois, un sujet solide et dévoué.

     Nos enfants, ici, ne vont pas mal; il va sans dire qu'à cause du silence de M. de Varax, nous ne savons rien concernant les nouveaux; Hulot, qui demande avec instance sa rentrée, sera sans doute un d'entre eux. Les vôtres sont loin de vous oublier, ils parlent de vous et prient pour vous; si leurs désirs avaient quelque crédit, vous seriez bientôt de retour au milieu d'eux.

            Adieu, mon bien cher ami, croyez bien à tous mes sentiments de tendre affection en N.S.                                                     Votre ami et Père                              Le Prevost     

       Le frère Augustin Bercé