Attachement
aux frères les plus anciens. Espoir en la conservation de l'œuvre de Metz.
Chaville,
9 décembre 1872
Mon bien cher ami et fils en N.S.,
Je suis bien touché de votre bon et fidèle souvenir; entre tous, vous restez
dévoué aux vieilles affections qui ont cimenté, dans le Cœur du divin Seigneur,
les premiers éléments de notre famille religieuse; je réponds bien, de mon
côté, à ces sentiments et je garde à tous les anciens de notre Congrégation le
plus cordial et le plus tendre attachement; c'est dire que je suis tout
particulièrement uni à vous, mon bien cher ami, qui, des premiers, parmi les
fondateurs d'œuvres en province, avez voulu faire alliance avec les Frères de St-Vincent
de Paul. Les années ont passé, le temps n'a fait qu'accroître notre dévouement
réciproque qui passera, espérons-le, à ceux qui nous succéderont.
Soyez assuré que je prendrai soin de voir, comme M. de Varax, votre journal
mensuel si fidèlement tenu, afin de suivre d'esprit comme de cœur tous vos
mouvements et ceux de vos œuvres.
M. Baumert m'avait dit déjà que tout semblait assez rassurant sur les rapports
de votre maison avec les autorités du lieu; la nature populaire et inoffensive
de l'œuvre la préservera, Dieu aidant, de tout choc, les bons anges la
garderont comme une défense précieuse pour les jeunes âmes qu'ils ont charge de
préserver.
Je suis heureux, et pas surpris, d'apprendre que notre cher abbé Cauroy vous
donne satisfaction; il avait fait son apprentissage près de vous [premières études
de latin avec M. Gauffriau] et semblait comme prédestiné pour la maison de
Metz; elle reste ainsi en bon esprit de famille, c'est bien celui qui convient
à nos Communautés; le Seigneur lui-même nous en a donné le modèle dans sa vie
intime avec Marie et Joseph à Nazareth, et, chose remarquable, notre principale
maison d'œuvres n'a-t-elle pas reçu ce nom!
Je vous remercie pour la notice et pour la charmante image de l'Immaculée
Conception arrivée tout à point, à l'occasion de sa fête; c'est une aimable
pensée que j'ai bien appréciée.
Adieu, mon bien bon ami, mille souvenirs à nos ff. et cordiale affection pour
tous en J. et M.
Votre ami et
Père
Le Prevost
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