1731  à M. Chaverot

MLP. répare un malentendu vis-à-vis du personnel domestique; ilcherche du vin qui lui convienne.

30 décembre 1872

            Mon cher ami et fils en N.S.,

            M. Chéron, mal informé, a cru que quelques restes du dessert de la St-Jean, envoyés par vous à M^me Mahélin [cuisinière] étaient destinés aux persévérants; il a, en mon absence, repris ces objets à la pauvre femme qui les avait déjà reçus et qui a été peinée du procédé.

            Je pourrais réparer un peu ce malentendu au moyen des deux oranges que vous m'avez remises pour Nicolais et le p. Louis [domestiques]. M.Streicher, en effet, m'assure que l'un et l'autre ont pris amplement part à la fête, ayant déjeuné copieusement avec les persévérants et dîné ensuite avec Marie et Auguste, qui leur ont tout donné à souhait. Je pourrais donc, sans injustice, les considérer comme ayant été ainsi suffisamment gratifiés.

            Je désirerais, pour moi personnellement, que vous puissiez m'envoyer par Nicolais une bouteille du vin de Bordeaux qui était pour tous sur la table d'honneur (avec cachet rouge) à la fête de S^t-Jean, au souper. Je cherche, non sans difficulté en ce moment, à trouver ce qui peut me convenir en fait de vin; il serait bon que je puisse faire l'essai de celui-là avant d'en demander à M. Dublaix qui l'a vendu. Après m'en être procuré quelque petite provision de sorte ou d'autre chez lui, je ne manquerai pas de compenser avec la Maison-Mère le prêt qu'elle m'aura fait.

            Votre dévoué ami et Père

                                                                                             Le Prevost

P. S. Pardon pour ces minimes détails; il suffirait d'avertir M. Audrin qui remettrait à Nicolais ce que je demande.