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Jean-Léon Le Prevost
Lettres

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  • Lettres 1701 - 1806 (1872 - 1874)
    • 1758  à Mme la Marquise de Houdetot
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1758  à Mme la Marquise de Houdetot

Compliments pour la naissance d'une petite-fille. Voyage en Normandie. Appréciation sur l'abbé Bautain. Conseils sur la vie de famille.

 

Chaville, 27 juillet 1873

            Madame la Marquise,

            J'ai appris avec joie l'heureuse naissance de votre seconde petite-fille [Thérèse de Houdetot]; elle a suivi d'assez près sa sœur aînée [Vicomtesse de Pitray]; il leur sera facile de vivre en accord, leur âge devant les rapprocher naturellement et ménager entre elles d'aimables sympathies. Reste maintenant à attendre la venue du petit frère, on peut bien espérer qu'il n'est pas très loin. Quand les trois auront un peu grandi, il y aura déjà un aimable et bruyant petit cercle autour de la grand'mère et de la vénérable aïeule, qui seront consolées et heureuses, se voyant renaître et fleurir de nouveau en ces chers enfants. Je suis assuré, Madame, que vous voyez déjà en esprit ce charmant tableau. Dieu le réalisera, on peut y compter.

            J'ai bien l'espérance que votre petit voyage à Vendôme va fortifier vos santés; une diversion rompt la monotonie de la vie quotidienne et la rend, après meilleure quand on y revient. Comme cette excursion vous laisserait d'ailleurs d'aimables souvenirs si elle obtenait les résultats spirituels que vous souhaitez! [conversion du Général d'Hurbal]. Que Dieu veuille exaucer les vœux si ardents pour les âmes qui vous sont chères, ne nous lassons pas de prier; je dis nous, car je le fais avec vous bien fidèlement; la persévérance obtiendra enfin un acte insigne de divine miséricorde.

31 juillet. J'adresse cette lettre à St-Laurent, dans la pensée que Madame d'Hurbal et vous, Madame, y êtes de retour; j'avais bien résolu de vous l'envoyer partout où vous seriez, mais, au moment où j'apprenais que vous alliez partir, je me mettais moi-même en route pour revenir de Normandie où j'ai passé huit jours; je me suis rapproché à petite distance de vous, car je suis allé rendre visite au curé d'Yvetot, mais il semble qu'un concours de circonstances se mettait méchamment entre moi et votre chère demeure, car, à cet instant même, vous arrêtiez votre départ pour Vendôme. Je ne saurais dire combien vos si aimables instances pour m'offrir l'hospitalité sous votre toit béni me touchent et me rendent reconnaissant; elles redoublent mon regret de ne pouvoir y répondre; les emplois que je remplis encore exigent de la continuité et ne me laisseraient pas libre cette année de m'absenter de nouveau; peut-être serai-je moins empêché pour une autre saison.

            Je serais heureux, comme dédommagement, d'avoir bientôt de vos nouvelles, de celles aussi de Madame votre mère et de vos chers enfants.

            J'ai cherché attentivement et inutilement dans votre dernière lettre, Madame la Marquise, s'il n'était pas fait quelque mention de la location de la grande ferme; faut-il en conclure qu'elle est enfin louée conformément à vos désirs? J'incline à le croire, car cette grande affaire vous préoccupait à juste titre; soyez assez bonne pour me mettre hors de toute incertitude.

            Combien je suis satisfait que le livre de M. Bautain vous convienne! Il doit être à la fois solide et aimable, car l'auteur, penseur sérieux, avait aussi un grand talent comme orateur et comme écrivain.

            N'ayant que peu d'occasions et surtout peu de puissance pour être utile à votre chère âme, je serai mieux en paix si je puis au moins vous enseigner quelques bonnes lectures qui lui servent de pâture, en même temps que la communion portera la consolation et la force à l'intime de votre cœur. J'ose aussi vous recommander le petit livre de Méditations bien court, mais pieux, et non sans valeur spirituelle.

            Je n'aurais pas tant tardé, Madame la Marquise, à vous écrire, si je ne m'étais trouvé un peu souffrant par suite de chaleurs extrêmes et de quelque fatigue; je vous prie de m'excuser et de n'attribuer ce délai à aucune négligence ni défaut d'empressement.

            Veuillez aussi agréer, avec Madame la Vicomtesse d'Hurbal, tous les sentiments de respect et de dévouement dans lesquels je suis

            Votre humble serviteur et ami en N.S.                Le Prevost

 

 




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