A propos
d'un Conseil de famille auquel MLP. ne peut se rendre. Nouvelles de son neveu
Emile.
Chaville, 31 mai 1874
Chères amies,
M. Le Métayer m'écrit en m'envoyant un modèle de procuration pour la personne qui
doit me remplacer au Conseil de famille de notre cousine, Mlle
Quinel. Sa lettre est du 12 mai dernier, et l'assemblée du Conseil ne
semblerait pas bien urgente; puisqu'elle a pour fin principale de renouveler
les pouvoirs de M. Le Métayer comme Administrateur, lesquels expirent seulement
le 15 juillet. Je remarque aussi qu'il réside maintenant à Rouen, rue St-Maur, 50. A cette occasion,
j'observe qu'il serait bien désirable que nous fussions restés moins étrangers
aux affaires de M. Le Métayer. Maria ne pourrait-elle s'échapper pour prendre
discrètement, à Caudebec, quelque information à ce sujet? N'avez-vous aucune
personne de connaissance qu'elle puisse interroger sur ce point, en lui
recommandant le secret? A défaut d'autre moyen, il n'y aurait pas
d'inconvénient, peut-être, à voir M. le Juge de Paix, sous prétexte que j'ai
oublié, ce qui est vrai, quel est le nom du mandataire qui me doit remplacer à
la prochaine réunion du Conseil et que je vous ai chargées de le lui demander.
La lettre de M. Le Métayer porte seulement votre mandataire habituel.
Quel est-il? Ce ne doit être ni un parent, ni un ami, puisqu'à ma connaissance
nous n'en avons plus à Caudebec. Si ce petit voyage se faisait, ce devrait être
très promptement, car M. Le Métayer me presse de lui envoyer la procuration.
Je vais, comme de coutume, pas fort, et avec des mains si tremblantes que je
vous fais écrire par une main plus sûre. Ne manquez pas de me dire si, de votre
côté, vos santés se trouvent bien de la belle saison.
Adieu, chères amies, respect et affection à vos amis.
Votre dévoué et affectionné frère et oncle
Le Prevost
P. S. J'ai reçu une lettre d'Emile; il
va maintenant étudier l'allemand, maniant assez bien, dit-il, la langue
anglaise.
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