1800  à M^me et M^lle Salva

Etat d'épuisement définitif.  Résignation et prière.

Chaville, 19 septembre 1874

            Chères amies,

            Je ne vous ai rien écrit cette semaine, mais que dire sur une situation qui reste toujours la même? La maladie dont je suis atteint est un épuisement définitif des organes, la respiration, l'estomac ne leur laissent plus qu'un tout petit ressort et un petit reste de vie. On languit, on n'a qu'un demi-sentiment de l'existence. Je suis incapable de tout: vouloir, agir, marcher me sont impossibles; les soins de ceux qui m'entourent me sont indispensables pour tout.

            Je puis encore un peu prier, mais bien imparfaitement; on m'assure qu'il faut demeurer en paix dans un pareil état. Soyez bien persuadées que vous avez une part bien certaine dans tout ce que je puis offrir à Dieu.

            Respect et affection à vos amis.

            Votre dévoué frère et oncle                               Le Prevost