Un
mieux sensible. Se confier au bon vouloir du Père céleste.
Chaville,
mercredi 21 octobre 1874
Madame la
Marquise,
Je m'empresse de répondre à votre vive et respectueuse sollicitude touchant la
santé de notre très vénéré Père Le Prevost. Je compte donc, pour me conformer à
vos pieux désirs et à votre dévouement qui m'est assez connu, vous faire
parvenir des nouvelles de notre bien-aimé Père toutes les semaines, aussi
longtemps que la divine Providence me permettra de le faire ou qu'il sera à
propos.
Depuis quelque temps déjà, notre bien-aimé Père ne souffre plus les douleurs
aiguës et intolérables que lui occasionnaient les suffocations. Un écoulement
qui s'est manifesté aux jambes, dont, ce me semble, vous connaissiez l'état, a
beaucoup désenflé et soulagé celles-ci. Ensuite, ce soulagement, que Dieu dans
sa bonté a envoyé à notre bien cher Père, lui a permis de prendre, mais depuis
quatre jours seulement, du repos dans son lit, bienfait qu'il n'avait pas goûté
depuis la fête de l'Assomption.
En somme, notre bon Père éprouve en ce moment un mieux sensible et goûte un
repos bien consolant; quant à l'avenir, Dieu seul le connaît, confions-nous en
sa bonté; mais, quoi qu'il puisse arriver, je ne vois rien de mieux que de nous
conformer en tout, comme vous faites, Madame la Marquise, au bon vouloir
de notre Père céleste.
Veuillez agréer, Madame, l'expression du profond respect de
Votre très humble serviteur
E. Bouquet
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