Couverture | Index | Mots: Alphabétique - Fréquence - Inversions - Longueur - Statistiques | Aide | Bibliothèque IntraText |
Jean-Léon Le Prevost Lettres IntraText CT - Lecture du Texte |
|
|
115 à M. Myionnet120Après leur rencontre providentielle, MLP. lui expose les moyens dont il dispose pour fonder une congrégation au service des pauvres. Il le presse à se décider, lui qui est libre de ses mouvements. Attendre l'heure de Dieu, dans "l'oraison et la pratique des œuvres saintes".
J'attendais avec une vive impatience votre bonne et affectueuse lettre du 8 de ce mois121; mais je comptais sur votre parole et j'étais sûr qu'elle m'arriverait, dès que le retour de Mgr d'Angers vous mettrait à même de la faire. Je suis entré vite en intimité avec vous et peut-être en aurez-vous été un peu surpris; mais en certaines dispositions de cœur on se comprend et se pénètre pleinement en peu de temps; il m'a semblé, mon cher frère, quand nous nous sommes rencontrés au sortir de l'église des Lazaristes, que nos âmes étaient ainsi ouvertes, je me suis laissé aller en toute confiance avec vous; pour votre part, vous m'avez parlé aussi sans réserve, et notre union s'est formée: je me trompe bien si ce n'est avec l'agrément de notre divin Seigneur et dans les prévisions de son amour. J'ai reçu ces jours derniers de Mgr l'Evêque d'Angers, une lettre trop courte à mon gré, mais pleine de choses excellentes et de vues parfaites sur notre chère œuvre. Je ne doute pas, non plus que vous, que sa charité et son expérience ne pussent nous être d'un grand secours, et cette pensée redouble, mon cher frère, mon désir de vous voir parmi nous. Car, en même temps que vous uniriez vos prières et vos efforts aux nôtres pour préparer la réalisation de nos projets, vous seriez notre intermédiaire naturel entre Mgr et nous; vous le tiendriez au courant de nos espérances, de nos vœux; vous le consulteriez sur nos moindres démarches et nous transmettriez ses avis, et, je l'espère aussi, ses bénédictions. Si Mgr, à qui je viens de répondre en toute simplicité de cœur et après avoir beaucoup prié, comme il me l'avait recommandé, croit pouvoir vous ouvrir la porte, venez-nous, mon bien cher Confrère, et tardez le moins qu'il se pourra. Je vous ai déjà dit en quel état et à quel point nous en sommes; je veux vous le répéter, afin que vous ne vous exagériez ni nos moyens, ni notre valeur. Notre petit cénacle se compose de 9 personnes en vous comptant; 4 seraient libres dès ce moment et se donneraient à Dieu dès qu'il voudrait bien les prendre; trois autres sont retenues encore par des obligations qui, pour l'un d'eux au moins, ne pourraient être écartées; les deux derniers, quoique libres, tiennent encore par un fil qui se briserait vite si quelque commencement était donné à l'œuvre; c'est un peu d'incertitude et de timidité dans la volonté. Du reste, sans témérité, je crois pouvoir dire que les sujets ne manqueraient pas à l'œuvre si elle s'établissait. Le grand point, c'est qu'elle commence. Mais ici, mon cher confrère, l'obscurité est grande pour nous. Dieu est jaloux dans l'exécution de ses desseins et n'entend pas qu'on le devance, aussi, pour l'ordinaire, ne montre-t-il ses vues que comme une lueur à peine sensible et ne donne-t-il le plein jour que graduellement et quand l'heure est venue. Pour nous, en ce moment, l'aurore commence à poindre et nous attendons le jour 122. Voyez bien, cher frère, si cette attente n'aura pour vous rien de trop pénible; nous ne sommes maîtres de rien, nous sommes comme le vaisseau qui attend le vent dans le port pour mettre à la voile; l'impatience ne sert de rien, tant que la brise ne souffle pas, il faut prendre patience et rester. Le temps, d'ailleurs, ne serait pas perdu ici pour vous; avec les conseils de Mgr et ceux d'un sage directeur, vous formerez en vous l'homme intérieur modelé sur l'exemplaire divin; vous amasserez dans l'oraison et la pratique des œuvres saintes, l'ardeur, les forces et le dévouement dont on a si grand besoin quand on veut creuser les fondements d'une institution charitable. Voilà ma pensée, mon cher frère, voilà mes vœux; puissent-ils être conformes aux vôtres et à ceux de Mgr ; alors une toute prochaine lettre m'annoncerait votre arrivée. En tout cas, écrivez-moi bientôt; il me sera doux de m'entretenir avec vous et j'espère que nos relations serviront à notre édification réciproque. Le temps me manque aujourd'hui pour écrire à M. Renier.123 Remerciez-le avec une vive effusion de sa lettre qui m'a fait un grand bien; je partage pour lui les sentiments de confiance et d'affection que vous lui avez voués et je compte sur l'avenir pour nous rapprocher de plus en plus intimement. Adieu, mon bien cher frère; priez beaucoup pour nous tous les jours je prie de mon côté pour vous. A vous de cœur en J. et M. Le Prevost
|
Couverture | Index | Mots: Alphabétique - Fréquence - Inversions - Longueur - Statistiques | Aide | Bibliothèque IntraText |
Best viewed with any browser at 800x600 or 768x1024 on Tablet PC IntraText® (V89) - Some rights reserved by EuloTech SRL - 1996-2008. Content in this page is licensed under a Creative Commons License |