MLP. attend une réponse de sa femme. Ce sera selon le
"bon plaisir de Dieu". Zèle de M. Myionnet. Jalons
pour l'établissement d'une Sainte-Famille à Angers.
Paris, 20 mai
1845
Monseigneur,
J'ai tardé à répondre à la lettre que Votre Grandeur a
bien voulu m'adresser le 15 du mois dernier, dans la pensée que je pourrais
obtenir une solution relativement à ma position et prendre de nouveau vos
conseils paternels; mais jusqu'ici je reste dans le doute, aucune décision
précise ne m'ayant été donnée. Je ne brusquerai rien et j'attendrai le bon
plaisir de Dieu, sans m'avancer témérairement s'il ne veut pas m'ouvrir la
voie, mais aussi, je l'espère, sans reculer s'il daignait y entrer avec moi.
Notre bien cher f. Myionnet marche toujours courageusement
dans l'œuvre qui lui est confiée; le nombre de ses jeunes apprentis augmente,
il sait s'en faire aimer et respecter tout ensemble; tout fait présager un
heureux résultat.
Je joins ici, Monseigneur, une petite note que
nous avons imprimée sur notre œuvre de la Ste-Famille et je prie
Votre Grandeur de vouloir bien y jeter les yeux. Nous serions heureux si cette
petite association formée entre les familles pauvres ou de la classe ouvrière
et qui commence à produire ici de si bons fruits, pouvait sous votre patronage
bienveillant se former aussi à Angers. M. Myionnet pense qu'elle ne
se répandra grandement qu'au moment où les frères seront en nombre suffisant
pour la soutenir; je partage son avis car elle ne peut recevoir son complet
développement qu'à l'aide d'hommes dévoués qui y consacrent une grande part de
leur vie et de leurs affections; mais sans arriver dès l'abord à sa perfection,
elle peut recevoir un commencement d'exécution qui ne laisserait pas de faire
beaucoup de bien et aux pauvres ouvriers et à ceux qui leur donneraient des
soins. Votre Grandeur jugera si, sauf les modifications que peuvent exiger les
circonstances et les lieux, elle peut autoriser nos amis d'Angers à diriger
leurs efforts vers ce but.
J'ose, Monseigneur, réclamer toujours quelque part
dans vos prières et vous prie d'agréer l'hommage du tendre et profond respect
avec lequel je suis en N.S.
Votre très humble et très obéissant serviteur
Le Prevost
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