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Jean-Léon Le Prevost
Lettres

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  • Lettres 101 - 200 (1843 - 1850)
    • 136-1  à Mgr Angebault
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136-1  à Mgr Angebault

Temps de réflexion et de prière chez les Frères de St Jean-de-Dieu.

 

Paris, 2 janvier 1846

Monseigneur,

J'ai pris ma part des excellents conseils que vous avez bien voulu adresser en mon absence à M. Myionnet et dont il m'a donné connaissance à mon retour; chacune de vos lettres contient pour nous de précieux enseignements que nous n'aurons garde de négliger, et dont nous avons dès ce moment une bien vive reconnaissance.

A notre grand regret du reste, nous n'en pouvons encore faire une application pratique puisque nous vivons encore séparés, et ne voyons pas jusqu'à présent le temps précis où nous pourrons nous réunir. Mes affaires personnelles arrangées sur un premier point essentiel restent encore indécises sur un autre, celui de ma retraite. En attendant que cet obstacle soit levé, j'ai pris un asile chez les frères de St Jean-de-Dieu dont l'établissement, qui existe déjà depuis trois ans ici, s'affermit de jour en jour et semble généralement estimé.

M. Beaussier a jugé que je ne pouvais trouver une résidence plus convenable et qui me mît mieux en position de voir de près, et d'étudier attentivement la vie religieuse. Je suis, en effet, à tous les moments où mes devoirs ne m'appellent pas au dehors, les exercices des bons frères; je m'informe exactement de toutes les circonstances de leur vie; je prendrai connaissance de leurs règles, s'ils consentent à me les communiquer, et je tâcherai d'en pénétrer l'esprit. Une pareille étude ne saurait que m'être profitable, et l'exemple surtout des habitudes simples, laborieuses, pauvres et pleines de soumission de ces bons frères me sera un grand moyen d'édification.

M. Myionnet désire bien venir me rejoindre et passer aussi quelque temps dans cette maison afin de jouir des mêmes avantages, mais en ce moment l'établissement qui reçoit des malades est au grand complet, et nous sommes forcés d'attendre un peu; nous craignons d'ailleurs d'appeler trop tôt l'attention sur nous et de trancher trop nettement notre position qui exige encore de grands ménagements. Ce temps d'attente et de patience est long sans doute mais il entre dans les desseins de Dieu qui ne veut pas que la porte soit ouverte avant qu'on y ait plusieurs fois heurté; sa bonté daignera enfin nous admettre, nous l'espérons, et cette grâce tant désirée n'en sera que plus précieuse à nos yeux.

L'année qui vient de finir me laisse un triste et douloureux souvenir car j'ai perdu tout récemment la plus tendre et la meilleure des mères; mais je ne dois pas oublier d'une autre part que la bonté divine a daigné m'accorder de grandes et puissantes consolations; je mets au premier rang, Monseigneur, les circonstances heureuses qui m'ont permis d'approcher de Votre Grandeur, de recevoir ses excellents conseils avec le témoignage d'une bienveillance toute paternelle. J'en remercie du fond du cœur le Père des miséricordes et le prie, Monseigneur, de vous rendre, au centuple, le bien que vous faites à nous et à tout ce qui vous entoure.

M. Beaussier dont l'esprit demeure toujours uni au vôtre, Monseigneur, me charge de vous offrir aussi l'expression de ses vœux les plus sincères. Daignez-les agréer, Monseigneur, et croire au profond respect avec lequel je suis en N.S.

Votre très humble serviteur et fils

Le Prevost

 

 




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