MLP. lui démontre l'intérêt et la nécessité d'avoir une
Conférence structurée. Démarches pour divers objets, notamment la statue destinée à la Sainte-Famille.
[8 juillet
1846]
St Valéry-en-Caux
Vous n'êtes pas vous-même en ce moment, mon cher ami, je
ne sais quel esprit vous exalte et vous pousse hors de la voie de douceur et de
bonté qui vous est naturelle et qui seule vous réussira. Laissons, croyez-moi,
reposer nos cœurs, afin de retrouver plus tard une affection commencée sous
d'heureux auspices et qui doit nous être chère à tous deux. Jusque là,
réfugions-nous dans la charité qui du moins nous laissera la bienveillance
réciproque, le respect l'un de l'autre et l'indulgence chrétienne dont nous
avons également besoin148.
Je vous remercie de vos observations au sujet de la Conférence et de la Sainte-Famille;
quelle qu'en soit la forme, je tâcherai de tirer parti de ce qu'elles peuvent
avoir d'utile. Je sais toutes les bonnes et aimables qualités de M. Deslandes,
bien qu'il soit déjà Président de St-Gervais, chargé de représenter notre
Conférence au Conseil de Paris et qu'il ait eu la plus importante de nos
sections, je chercherai toutes les occasions de faire profiter notre assemblée
de son zèle et de son dévouement.
Les chefs de section, dont vous ne paraissez pas
apprécier assez l'action et l'influence dans notre Conférence, ont autant
d'initiative qu'on le peut désirer et pourront successivement tirer, je
l'espère, de cette division en sections, les avantages que j'ai cherchés et qui
n'étaient autres qu'une part faite à l'initiative et au mouvement propre de
chacun. Le nombre considérable des membres de notre réunion met plus
d'obstacles que vous ne le pensez à cette action particulière des Confrères, et
j'ai bien souvent pensé que plusieurs pouvaient en souffrir en n'ayant pas une
sphère assez ouverte pour leur bonne volonté; c'est pourquoi j'ai longtemps
tenté de reporter une part de l'action générale de nos œuvres dans les réunions
des sections, je n'y suis parvenu qu'imparfaitement. S'il existe d'autres
moyens, je serai très disposé à les mettre en usage, quand ils seront proposés.
Pour ce qui concerne le Conseil de la Sainte-Famille, il
a dû, dans le premier moment, être nécessairement composé de tous les hommes
qui avaient encouragé l'œuvre et pouvaient la protéger à son début; depuis, il
vient d'être réorganisé avant mon départ et ne renferme que des hommes dont
vous ne méconnaîtrez ni le zèle, ni l'active bonne volonté; ce sont MM.
Milleriot, de Lambel, Deslandes, de Montaud, Taillandier, de Malartic, Boutron,
vous, M. tardif, M. Tuslane comme représentant des Missions et un membre des
plus zélés de Stanislas pour représenter cette Conférence. Dans l'assemblée qui
a eu lieu avant mon départ, ce Conseil a montré les meilleures dispositions et
je crois qu'on pourra le réunir utilement en toute occasion.
Je vous suis très obligé du soin que vous avez pris pour
le dessin; je crois qu'il faut en presser l'achèvement, afin d'en pouvoir
disposer pour le moment de la retraite. M. Belliard est tout prêt; (rue de
Sèvres, n° 2) et M. Imlé, je pense, a déjà fini
sa part de travail. M. Duplessy avait promis de prendre des informations sur
les cadres en frappé de cuivre; je vous prie de vous en occuper avec lui.
Je pense que vous aurez eu la bonté de vous occuper aussi
de la statue, car si le p. Jehan149 doit tarder à revenir, nous nous
trouverions au dépourvu.
Ma santé continue d'être assez languissante et je doute
que je tire un bien grand profit des bains de mer.
Je quitterai St-Valéry lundi pour me rendre chez
ma sœur où je resterai sans doute une huitaine de jours. Croyez-moi toujours
bien cordialement à vous en N.S.
Le Prevost
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