Couverture | Index | Mots: Alphabétique - Fréquence - Inversions - Longueur - Statistiques | Aide | Bibliothèque IntraText |
Jean-Léon Le Prevost Lettres IntraText CT - Lecture du Texte |
|
|
146 à M. MyionnetA M. Myionnet tenté de pratiquer les vertus les plus sévères, MLP. recommande d'abord la charité et l'union fraternelle. Dès son retour, il compte bien préciser les exercices de communauté. Que M. Myionnet sache se faire remplacer dans les Oeuvres. MLP. lui confie des démarches charitables et diverses commissions.
Je suis bien consolé d'apprendre que votre petite maladie n'a aucune suite; si j'eusse su plus tôt qu'une indisposition un peu grave vous eût atteint, je n'eusse pu vous laisser seul et je serais revenu près de vous. Nous ne sommes que deux encore dans notre petite Communauté, cher frère, nous avons donc plus d'obligations l'un à l'égard de l'autre qu'on n'en peut avoir ailleurs et nous ne saurions nous passer longtemps de notre assistance réciproque. Vous dites avec raison que nous devons reproduire au milieu du monde les vertus dont le Divin Maître nous a donné l'exemple, je crois que la tendre charité et l'union bien fraternelle qui nous attachera l'un à l'autre ne sera ni la moins aimable, ni la moins édifiante de ces vertus; celle-là au moins, cher frère, ne sera pas rude à pratiquer et nous sera comme un encouragement, je l'espère, pour l'exercice des autres moins faciles. Soignez-vous bien et surtout ne vous remettez pas trop tôt au travail; vous pouvez vous ménager un peu puisque nos amis vous remplacent bien le dimanche et vous suppléeront aussi au besoin durant la semaine. cette petite épreuve aura eu son bon côté en vous démontrant qu'une absence momentanée de votre part ne saurait être d'un préjudice réel pour vos œuvres, et pourra à l'occasion se renouveler sans inquiétude pour vous. Je pense qu'après mon retour, vous ferez bien d'aller prendre quelques jours de repos à la campagne; les plus vigoureuses constitutions s'épuisent quand le travail est trop continu et, pour le service même de Dieu, il est essentiel d'avoir quelque délassement, sauf à le chercher encore en Lui. J'espérais trouver ici plus de temps pour vous écrire à loisir et m'entretenir avec vous de tout ce qui nous intéresse, mais depuis mon arrivée, j'ai été constamment dérangé. Je ferai, d'après votre avis, mais comme simple passe-temps, le relevé des heures de notre journée et de l'emploi que nous pourrions leur donner. Vous aviez déjà fait pour le même objet un petit règlement que nous suivons maintenant; pour être en état satisfaisant, il nous suffirait peut-être de l'observer exactement. Cependant, comme vous le pensez vous-même, il peut être utile de mieux préciser la nature de quelques-uns de nos exercices. Nous examinerons de concert ce qui peut être mieux selon le Cœur de Dieu et nous ferons en sorte de nous y assujettir régulièrement. Malheureusement, tout cela, pour moi, restera subordonné à ma pauvre santé qui me réduit souvent à l'impossibilité de rien faire de ce que ma volonté demande. en plein air, au soleil, à la campagne, comme je m'y trouve en ce moment, mes jours se passent sans trop de souffrance; mais je sens bien que mes forces ne sont pas revenues et que dans des conditions de température et lieux moins favorables, je ne dois guère trouver d'amélioration notable à mon état ordinaire; cependant, le bon Dieu peut en disposer autrement s'il lui plaît; reposons-nous donc, cher ami, sur sa bonté paternelle qui nous conduira avec sagesse et amour. Je désirerais, cher frère, que, pour me tranquilliser entièrement sur votre état, vous m'écrivissiez tout de suite pour me dire comment vous vous trouvez et si votre convalescence a bien suivi son cours, comme vous l'espériez. J'aurais besoin, d'une autre part, que vous voulussiez bien m'envoyer la pension de mon neveu, puis, pour moi, quelque argent que le prolongement de mon séjour en province me rend nécessaire. J'ai laissé, vous le savez, dans mon secrétaire, 70f acompte sur le trimestre de la pension de mon neveu, lequel est de 105f, ce serait donc 35f à ajouter. Vous auriez la bonté, cher ami, de les prendre sur l'argent qu'on a dû vous remettre de mon Ministère pour mon traitement du mois de juin. Pour moi, je désirerais 65f qui, joints aux 105f destinés à mon neveu, porteraient à 170f la somme que je vous prierais de m'envoyer au plus tôt. Il suffirait de faire déposer cette somme en mon nom par Odulphe ou par quelqu'un de nos Confrères qui passerait de ce côté, chez Mme Laurent, rue Neuve-St-Eustache, et d'en prendre un reçu que vous auriez la bonté de m'envoyer dans votre lettre; avec ce reçu, je ferai toucher les fonds à Rouen chez la sœur de Mme Laurent. j'oublie le n° de Mme Laurent rue Neuve-St-Eustache, mais on passe, pour arriver à sa demeure actuelle, devant son ancienne maison, rue Montmartre, n° 113; on aurait la bonté de demander là ce numéro, si vous n'en avez pas de votre côté souvenir. Pour les impositions, cher ami, je crois qu'Odulphe doit refuser les papiers en disant: M. Le Prevost n'est pas à Paris et n'a plus de domicile à Paris; après mon retour, si l'on persiste, nous paierons une part de la somme demandée et nous réclamerons. Si Mlle Blanchard, de la barrière de l'Etoile, demande encore le payement de sa rente, vous auriez la bonté de lui dire par un mot de lettre que je vais arriver. Je suis bien contrarié de vous lasser de tous ces détails quand d'autres entretiens seraient plus doux pour nous, mais je ne puis vous sauver de cet ennui. J'attends de vous, cher frère, une prompte réponse; puis après nous serons bientôt réunis. Jusque là, croyez-moi toujours, dans les Cœurs de J. et M. Votre frère affectionné Le Prevost
Souvenir à tous. |
Couverture | Index | Mots: Alphabétique - Fréquence - Inversions - Longueur - Statistiques | Aide | Bibliothèque IntraText |
Best viewed with any browser at 800x600 or 768x1024 on Tablet PC IntraText® (V89) - Some rights reserved by EuloTech SRL - 1996-2008. Content in this page is licensed under a Creative Commons License |