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Jean-Léon Le Prevost
Lettres

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  • Lettres 101 - 200 (1843 - 1850)
    • 157  à M. H. Taillandier
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157  à M. H. Taillandier

Activités de la Conférence St-Sulpice. Coopération avec le patronage St-Jean au quartier du Gros-Caillou à Paris dans le VIIe arrondissement. MLP. se soucie de l'enseignement du catéchisme à donner aux enfants.

 

Duclair, 4 septembre 1846

Mon bien cher Confrère,

Voici encore une lettre de Duclair; vous allez penser qu'étant accoutumé à faire chaque matin à Paris un certain nombre d'épîtres, j'ai résolu d'en conserver ici l'habitude, afin de ne pas trop me gâter la main; ce motif ne suffirait pas pour vaincre ma nonchalance et j'ai, cher Confrère, de meilleures causes d'inspiration en m'entretenant avec vous. Je voulais, avant tout, vous remercier d'avoir surmonté vos répugnances et d'avoir pris, à défaut de M. Deslandes, la présidence de notre Conférence. Personne plus que vous ne pouvait le faire avec zèle et intelligence, aussi n'ai-je pas été surpris d'apprendre que vous aviez eu un plein succès. Un de nos amis, qui a bien voulu me rendre compte de ce premier essai de votre administration, m'en a paru fort satisfait et m'a assuré qu'il ne faisait qu'exprimer le sentiment général de la Conférence; continuez donc, cher ami, à prendre, avec votre part ordinaire dans nos travaux, ce surcroît de peine et soyez bien assuré que la vive sympathie de nos amis vous est tout acquise.

Si je ne craignais de vous accabler, je vous rappellerais la promesse que vous m'avez faite de rendre une petite visite le dimanche matin aux enfants de St-Jean, œuvre si intéressante dirigée par notre excellent confrère M. de Lambel151. Nous n'avons jamais manqué, chaque année, de le remplacer le dimanche durant mon absence, en allant faire une petite visite à ses enfants à 10h. le matin. Ils sont réunis à cette heure-là chez les frères du Gros-Caillou, dont la maison touche à l'église de St-Pierre. On adresse aux petits de St-Jean une courte exhortation de vingt minutes sur le sujet qu'on croit devoir choisir, vie de saint, fête, messe, morale, prière, évangile, tout est bien on est entièrement libre. Vous jugerez tout de suite que cette œuvre serait très conforme à vos dispositions particulières, puisqu'en faisant du bien à ces enfants, vous auriez ainsi un exercice très profitable pour vous-même. On fait aussi quelques questions aux enfants, comme on le juge à propos, on chante un cantique si l'on veut avec eux et avec un bon et très bon frère qui les garde, et cela se termine ainsi. Cette petite promenade au Gros-Caillou me semblait à moi un aimable emploi du matin du dimanche et j'en revenais toujours content. Si vous ne pouvez y aller chaque dimanche, et cela semble en effet impossible à cause de la Sainte-Famille, tâchez de trouver quelque confrère qui vous supplée et visite ces enfants tout à tout avec vous. Nous devons, pour mille raisons, porter un vif intérêt à l'œuvre de St-Jean, particulièrement à cause de notre bien cher confrère M. de Lambel, qui montre pour nous et pour nos œuvres un dévouement et une charité que nous ne saurions jamais assez reconnaître; je recommande donc, cher ami, ce souvenir à toute votre attention.

Je me garde bien de m'occuper de loin de la séance prochaine de la Sainte-Famille; vous avez, mieux que moi, l'habitude de pourvoir à tout: la Sainte Messe, l'orateur, le lecteur, la musique, etc. Vous aurez aussi à vous occuper à l'avance de la loterie, je crois que M. Maignen, qui est absent en ce moment de Paris et qui fait une retraite de quelques jours, ne sera pas revenu pour remplir selon l'usage ce petit office; il y faudra songer; je lui écrirai pour lui demander des renseignements à ce sujet.

M. l'abbé Vernois avait témoigné le désir de faire une visite à nos braves gens et de leur adresser quelques mots à l'une de nos prochaines séances, ce serait peut-être le moment d'y songer, vous en parleriez avec le p. Milleriot qui probablement renoncerait à faire l'instruction religieuse; s'il voulait se prêter à raconter la vie de quelque saint ou quelques faits édifiants, ce serait parfait.

Je pense avec chagrin que le dessin que nous préparions pour le titre d'honneur de notre Sainte-Famille n'avance point. Avant mon départ, j'avais levé toute difficulté; M. Lafon consentait à ce que la Sainte-Famille de son tableau servît pour remplir le médaillon du milieu, il avait seulement le désir de s'entendre avec M. Belliard (rue de Sèvres, 2) qui doit charitablement lithographier ce sujet. M. Belliard s'était engagé à se mettre à l'œuvre au 1er septembre et à travailler sans interruption pendant huit jours, temps qu'il consent à donner à cette bonne œuvre. Plus tard, d'autres occupations viendront mettre obstacle à sa bonne volonté; il est donc essentiel de ne pas négliger cette petite affaire; il faudrait revoir M. Lafon et le déterminer à remettre à M. Belliard le dessin en daguerréotype qu'a fait admirablement M. Choisetat; seulement, il promettra de voir M. Belliard et n'en fera rien, et les choses traîneront ainsi en longueur; là est la seule difficulté, surmontez-la cher ami, en forçant un peu la volonté de M. Lafon qui, de son aveu propre, a besoin, en général, d'être un peu poussé. La pierre est chez M. Bion jeune. Je suppose que vous avez reçu une douzaine de statues; tâchez d'en vendre assez pour qu'à mon retour nous puissions payer le mouleur.

Les lettres que vous m'envoyez par le Ministère sont toujours un peu lentes à me parvenir, priez M. Laurençot de les recommander sous ce rapport à M. Carré en les lui portant.

Ma santé est toujours débile, un peu moins à certains jours, mais avec des rechutes incessantes qui ne montrent rien de solide.

Adieu, mon bien cher Confrère, faites toujours pour moi, je vous en conjure, quelques-unes de ces bonnes et douces prières que vous savez faire et que le bon Dieu accueille, j'en suis sûr, bien paternellement. Embrassez pour moi tous ces chers Confrères que j'embrasserai moi-même si fort à mon retour et assurez-les de mon tendre souvenir. J'offre aussi par votre intermédiaire mes respectueux sentiments à votre chère famille.

Votre affectionné frère et ami

Le Prevost

 

 





151 M. de Lambel (cf. supra lettre 130), avait organisé, avec A. de Melun, sur la paroisse St-Jean-du-Gros-Caillou, le premier patronage d'apprentis externes, dont il confiera la direction aux Frères de St-Vt-de-Paul, le 1er mai 1863.





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