Couverture | Index | Mots: Alphabétique - Fréquence - Inversions - Longueur - Statistiques | Aide | Bibliothèque IntraText |
Jean-Léon Le Prevost Lettres IntraText CT - Lecture du Texte |
|
|
160 à M. MaignenMLP. cherche à rassurer M. Maignen: s'il est bien décidé à se donner, il sera reçu en communauté. MLP. règle quelques dispositions pratiques vis-à-vis de la famille Maignen. Projet de retraite avec le frère Myionnet.
Je réponds sans retard à votre lettre datée de Dreux qui vient de m'être remise tout à l'heure. J'en ai reçu une autre aujourd'hui même de M. Myionnet qui m'annonce que M. l'abbé Levassor, notre ami, est passé par Paris se rendant dans le midi, ainsi vous ne l'aurez pas rencontré à Chartres. J'espère au moins que vous aurez trouvé le jeune frère qui le seconde dans son œuvre du patronage des enfants et que cela vous aura été une consolation. Je crois, cher ami, que dans cet état de choses, ce qu'il y a de mieux à faire, c'est d'attendre quelques jours à Chartres jusqu'à ce que M. Myionnet et moi ayons pu nous entendre sur le parti à prendre; je lui ai écrit aujourd'hui à ce sujet, je ne puis tarder à recevoir sa réponse. Quant à la question principale, M. Beaussier et lui désirent, comme moi, que vous réfléchissiez, pendant qu'il en est encore temps, sur les suites de votre détermination, mais ils pensent aussi que si définitivement vous vous offrez, vous devez être reçu par vos amis. J'ai adressé pour vous chez m. Levassor deux lettres à votre adresse qui avaient été envoyées chez ma sœur à Duclair et j'ai joint à chacune d'elles un petit mot de moi. Le premier envoi avait été mis par moi dans une lettre à M. Levassor, lettre insignifiante et de pure transmission, il faudrait la demander chez lui, l'ouvrir et prendre dedans ce qui est pour vous; le jeune frère ne refuserait pas au besoin, de l'ouvrir après cette explication. Vous verrez dans un petit mot de moi joint au second paquet (qui est à votre adresse chez M. Levassor) que votre famille, préparée dès longtemps à ce qui est arrivé, a pris assez paisiblement les choses. Madame votre mère et votre frère, comme je vous l'ai dit, sont allés voir M. Myionnet dont les explications ont paru à peu près les satisfaire, au moins quant à votre frère; Madame votre mère vous accusait seulement d'être parti sans l'en prévenir et d'avoir manquer de confiance en elle. Je ne verrais nul inconvénient, cher ami, à ce que, conformément au vœu de votre cœur, vous leur écrivissiez, comme vous l'entendrez; je pense seulement qu'il pourrait être à propos d'envoyer votre lettre à M. Myionnet pour qu'il la fît parvenir. En vous voyant changer successivement de lieux sans raisons apparentes, les vôtres trouveraient des apparences de mystère à ces allées et venues et s'inquièteraient sans motif. Voyez toutefois, tout paraissant assez paisible, comme le laisse entrevoir M. Myionnet, si vous ne devez pas vous défier des effusions excessives d'une correspondance trop tendre; je crois que vous devez vous borner à ce que le bien des vôtres exigera. Examinez, cher ami, si vous avez assez de fonds pour attendre que M. Myionnet vous en ait envoyé, et, dans ce cas, écrivez-lui de vous faire parvenir la somme dont vous croyez avoir besoin pour attendre quelques jours à Chartres. Autrement, si vous étiez tout à fait au dépourvu et que le jeune assistant de M. Levassor ne pût vous avancer ce qui vous serait nécessaire, vous pourriez voir le frère de M. l'abbé Levassor qui demeure à la campagne tout près de Chartres. Je le connais tout particulièrement et, durant le temps de son séjour à Rouen, j'ai eu souvent recours à son obligeance; il se ferait un plaisir, j'en suis assuré, sur la présentation de cette lettre, de vous remettre 25f que nous lui rendrions sous peu de jours et qui vous suffiraient, je pense, pour attendre l'envoi de M. Myionnet. Je suppose que vous pourrez aller tout prochainement avec ce bon frère faire une petite retraite et prendre un peu de repos; il n'avait pas, ces jours-ci, encore fait choix du lieu où il devait aller et il attendait mon retour pour se décider; je ne prolongerai pas mon séjour ici au-delà de la présente semaine, je partirai même plus tôt, si la réponse que j'attends de M. Myionnet entre à cet égard dans mes vues. Je n'ajoute rien à cette lettre, sinon, cher ami, l'assurance nouvelle des tendres préoccupations de mon cœur et de mon esprit à votre sujet; je prie Dieu autant que je le puis pour vous; demain surtout je vous mettrai bien intimement au cœur de Marie; priez-la aussi pour ceux qui vous sont si sincèrement attachés. Ecrivez-moi poste pour poste pour me dire si vous avez reçu cette lettre; ainsi que les deux premières, comment vous vous trouvez et si vous espérez trouver à Chartres, comme à Rouen, quelques douces consolations. Il y a à Chartres une Société de St-Vincent-de-Paul. M. l'abbé Levassor m'a souvent parlé d'un saint prêtre, curé de la cathédrale, M. l'abbé Lecomte, vous pourriez le voir; il savait autrefois mon nom, M. Levassor lui parlait de moi, mais il l'aura oublié. Le Prevost
|
Couverture | Index | Mots: Alphabétique - Fréquence - Inversions - Longueur - Statistiques | Aide | Bibliothèque IntraText |
Best viewed with any browser at 800x600 or 768x1024 on Tablet PC IntraText® (V89) - Some rights reserved by EuloTech SRL - 1996-2008. Content in this page is licensed under a Creative Commons License |