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Jean-Léon Le Prevost Lettres IntraText CT - Lecture du Texte |
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185 à MM. Maignen, Myionnet et PailléLe F. Maignen doit se reposer. Qu'il vienne sans délai à Duclair. Exhortation à l'union et à la charité fraternelles. Duclair, samedi 2 septembre 1848 Mes bien-aimés frères, Je suis profondément touché de la tendre affection que vous me témoignez tous les trois; la pensée que vous avez eue de m'écrire, chacun de votre côté, une petite lettre est très aimable et m'a causé une véritable satisfaction; chacun, en effet, a mis un peu de soi dans ce petit mot et s'est ainsi rendu présent au frère qui est loin de ses amis. Je remercie tendrement le f. Paillé de tout ce qu'il me dit d'encourageant sur la Sainte-Famille, et je suis assuré qu'on doit attribuer le succès de la séance à ses soins charitables et prévoyants. Ce que vous me dites, cher f. Myionnet, de la fatigue de notre f. Maignen m'avait déjà frappé; vos observations me confirment dans la pensée qu'un peu de repos et de distraction lui sont nécessaires. Aussi, après y avoir réfléchi, je me décide à le faire venir ici pour passer avec moi en Normandie la semaine prochaine. Si, par une réserve louable et dans la crainte de prendre un repos que vous ne partagez pas, il faisait quelque difficulté, dites-lui que je l'ai réglé ainsi dans l'intérêt commun et qu'il faut se conformer à cette disposition. Je viens de lui arrêter une petite chambre près de moi, ne pouvant le loger chez ma sœur, et j'arrangerai les choses assez économiquement pour que son séjour ici ne coûte guère plus cher que s'il restait à Paris. L'état de sa garde-robe, un peu négligée en ce moment, pourrait lui faire une difficulté, mais, ici comme toujours, la Communauté nous tirera d'affaire; il y a dans ma commode, à Paris, un gilet de soie noire encore assez propre, qu'il le prenne; le f. Paillé peut lui prêter une redingote ou son habit d'été; arrangez-vous enfin pour le mieux ensemble, vous êtes frères, aucun de vous n'a rien à soi. Si le f. Maignen s'accommodait de l'habit d'été, qu'il ait soin néanmoins de prendre sa redingote; les matins et soirs sont très froids ici, il ne serait pas assez vêtu avec un vêtement d'été. Du reste, pourvu qu'il soit propre grosso modo, cela suffit; il sera à la campagne et en famille. Il aura assez de 25f pour son voyage; le f. Myionnet les lui donnera. Je prie M. Maignen de faire diligence, car je désirerais ne passer plus qu'une semaine ici. Vous recevrez cette lettre demain dimanche; rien n'empêche que notre cher frère ne parte après-demain lundi; une si courte absence n'a besoin ni d'apprêts, ni de grandes dispositions; c'est d'ailleurs s'accoutumer à tout quitter sur l'heure, quand les circonstances le veulent, et prendre un bon pli pour l'avenir. Il peut, comme je l'ai fait, partir par le convoi de 10h. Il prendra sa place jusqu'à Barentin; là une petite voiture, sorte d'omnibus, le prendra tout de suite et l'amènera à Duclair, où il sera avant 4h. Je désire qu'il parte lundi, s'il n'y a pas d'obstacle absolu; je l'attendrai à l'arrivée de la voiture. Je voudrais, chers frères, m'entretenir un peu à loisir avec vous, mais je suis un peu en hâte et aussi un peu souffrant; l'air plus vif de ce pays me saisit et me cause ces inflammations dont nous parlons souvent à Grenelle et qui dureront autant que moi; il est donc inutile d'insister, le sujet reviendra bien d'autres fois. Je répondrai particulièrement à vos petites épîtres dans le cours de la semaine et vous annoncerait en même temps le jour précis de notre retour. En attendant, je prie de toute mon âme pour vous; tous les jours, je reste de 7h. à 8h.½ en présence de Dieu dans l'église; votre souvenir, très chers frères, ne me quitte pas un instant; aimez beaucoup le bon Dieu, notre Père, notre Ami; aimez-vous beaucoup les uns les autres, soyez frères en J.C. comme le divin Seigneur était le frère de saint Jean, l'apôtre bien-aimé; c'est là ce que je demande tous les jours, c'est là ce que nous obtiendrons du Cœur si tendre de notre Dieu. Je vous recommande tous à sa charité et à celle de Marie, notre Mère, au bon saint Vincent, notre Patron et protecteur, et à vos saints anges gardiens. Je vous embrasse tous affectueusement, en particulier notre cher Adrien dont je suis content; j'augure bien de son avenir, qu'il prie un peu pour moi. Souvenir de tendre respect à M. Beaussier, bonne amitié à nos Féline. Souvenir à M. le Curé de Grenelle, s'il y a lieu, et affection à tous nos amis. J'écrirais quelques mots au f. Lecoin [Le Prevost]
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